L es prix très hauts de l'urée ont progressivement mené à une destruction de la demande mondiale. En particulier, le dernier appel d’offres de l’Inde – le plus gros pays importateur - s’est conclu le 9 septembre par l’achat de 874 000 t, « un volume inférieur aux premières appréciations du marché », expliquait Marius Garrigue sur Terre-net, le 27 septembre.
Au Brésil, second acheteur mondial d’urée, « les importateurs se sont retirés des affaires ». « Le pays a accumulé des stocks sur le premier semestre », indique l’analyste Ivan Postevoy sur Twitter, ajoutant que la demande européenne est de son côté plombée par un risque important de récession.
I think demand is down almost everywhere. India doesn't want to pay high prices, as we have seen during their latest urea tender, Brazil already accumulated stocks during 1H22, and Europe is on full steam toward recession
— Ivan Postevoy (@IPostevoy) October 1, 2022
Cette faible demande mondiale a stoppé depuis mi-septembre la hausse des prix de l’engrais azoté, et a même provoqué des derniers jours un « retournement baissier » : 902,5 €/t le 26 septembre et 857,5 €/t quatre jours plus tard.
Encore orientés à la hausse il y a quelques jours, notamment à cause des tensions sur le marché du gaz et de la chute de l’euro par rapport au dollar, les prix de l’ammonitrate sur le marché européen pourraient pour leur part avoir atteint un plateau.
C’est ce que présagent les analystes du groupe CRU dans leur point hebdomadaire sur Twitter, expliquant là aussi cette évolution des prix par « la faible consommation en aval ».
Fears for the continent’s critical energy infrastructure are now heightened as the war in Ukraine moves into a new phase. European #ammonia prices may have plateaued given poor downstream consumption. #Urea prices continue to slide, also a feature of weak demand #fertilizers pic.twitter.com/jEm5MT14TW
— Fertilizer Week (@FertilizerWeek1) September 30, 2022