La production argentine de soja 2023 ne cesse d’être revue à la baisse. Le 8 février, la Bourse de commerce de Rosario estimait la production nationale à 34,5 Mt, contre 37 Mt en janvier et 50 Mt il y a quelques mois. Ce serait une récolte « encore plus faible qu’en 2017/2018 », souligne sur Twitter l’analyste Esteban Moscariello, et un plus-bas depuis 2008/2009.
?????? - Con un nuevo descuento de 2,5 Mt, la producción de soja Argentina será incluso inferior a la del 2017/18. La soja de Argentina sigue derrumbándose: la producción cae un 7% de enero a febrero (de 37 a 34,5 Mt) según la BCR. pic.twitter.com/V0WKLT2jnn
— Esteban Moscariello (@moscarielloe) February 8, 2023
Le lendemain, la Bourse des céréales de Buenos Aires réduisait à son tour sa prévision : 38 Mt, contre 41 Mt en janvier et 48 Mt en septembre dernier. De fait, les potentiels de production argentins ont été nettement amoindris par des mois de sécheresse en Argentine.
Les conditions de semis (entre octobre et décembre) ont été catastrophiques et les cultures ont souffert pendant la première moitié de leur cycle. « Des températures élevées, associées à une distribution hétérogène des précipitations, continuent d’affecter les potentiels » dans les principales zones de production, explique la Bourse des céréales.
Elle indique qu’au 9 février, les conditions de culture étaient moyennes à mauvaises pour 48 % des surfaces de soja, contre 19 % l’an dernier à la même période. Le chiffre était de 8 % en 2021 et nul en 2020, précise sur Twitter l’analyste Karen Braun.
????Crop conditions in #Argentina slightly worsened in the latest week. It may be helpful to look at these versus more than just last year. Here's second week of Feb. for #soybeans:
— Karen Braun (@kannbwx) February 9, 2023
2023: 48% poor, 13% good
2022: 19% poor, 40% good
2021: 8% poor, 23% good
2020: 0% poor, 66% good pic.twitter.com/XmN1ZzhQzi
Quant aux pluies qui viennent de tomber dans le pays et celles qui s’annoncent dans les jours qui viennent, Marius Garrigue note sur Terre-net que « les apports risquent de rester hétérogènes et insuffisants pour pleinement relancer les potentiels » d’ici à la récolte, en mars-avril.
Cette situation risque de pousser le pays, premier exportateur de tourteaux, à importer davantage de soja pour alimenter ses usines de trituration. Elle contribue aussi à tendre les cours mondiaux du complexe oléagineux.