« L'agence météo nationale a publié des prévisions indiquant que le mois de juin serait nettement plus sec qu'on ne le pensait », a déclaré Michael Zuzolo, chez Global Commodity Analytics and Consulting. Selon lui ces prévisions, remarquées par quelques investisseurs seulement à leur publication mercredi, « ont vraiment fait venir des acheteurs » sur les marchés agricoles jeudi. Le soja en a particulièrement bénéficié, parce que avec les pluies de mai, « les semis ont pris du retard, ce qui fait que le temps plus sec sera plus dur à supporter pour les pousses », a indiqué M. Zuzolo.
En outre, les problèmes météo de l'Argentine et du Brésil depuis le début de l'année ont entravé les cultures, si bien que ces pays sont réticents à vendre. « On entend parler de l'intérêt manifesté par la Chine pour les prochaines récoltes américaines », a noté Jack Scoville, chez Price Futures Group, et même s'ils sont au plus haut depuis l'été 2014, les prix du soja américain sont inférieurs ou égaux aux prix sud-américains, a expliqué M. Scoville.
Le maïs a bénéficié du mouvement général, tandis que le blé bénéficiait en outre des inondations dans le centre de la France: « on s'inquiète que la qualité ou la production souffre », alors que la France est un concurrent direct des Etats-Unis sur le marché mondial de la céréale, a dit M. Zuzolo. Pour ce qui concerne le maïs en particulier, Jack Scoville a noté que les champs américains, presque tous semés, souffraient des récentes précipitations: « les pousses ont du mal à sortir du sol dans certaines des zones les plus humides et (...) certains champs pourraient ne pas pouvoir être cultivés ».
Les experts de la maison de courtage Allendale ont indiqué qu'ils envisageaient désormais que les rendements américains puissent être inférieurs à la normale cette année, en raison du climat, et ils ont indiqué qu'ils ajusteraient leurs prévisions en conséquence. En tout état de cause, « nous appelons tout le monde à ne pas contrer ce marché en prenant des paris à la baisse », ajoutaient-ils.
Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en juillet, le contrat le plus actif, a fini la séance jeudi à 4,1525 dollars contre 4,1375 mercredi. Le boisseau de blé pour juillet, lui aussi le plus actif, s'échangeait à 4,8550 dollars, contre 4,7375 dollars auparavant. Le boisseau de soja pour juillet, là encore le plus échangé, coûtait 11,4425 dollars contre 10,9975 dollars précédemment.