Le blé, base de l’alimentation de nombreux pays, fournit 20 % des protéines et des calories dans les pays développés et en développement. Toutefois, entre 1998 et 2013, la consommation de blé a été plus importante que la production une année sur deux. De plus, les besoins en blé devraient encore augmenter de 60 % d’ici 2050. Il est donc nécessaire d’augmenter son potentiel de rendement, de le protéger des pertes liées aux maladies et aux ravageurs, et de maintenir des rendements élevés quelles que soient les conditions climatiques tout en respectant l’environnement. Ces objectifs ne peuvent être remplis que si les biologistes, les sélectionneurs et les agronomes disposent de ressources et de technologies appropriées et si la communauté de recherche internationale partage ses connaissances.
C’est dans ce contexte qu’est née en 2011 la « Wheat Initiative » dans le cadre du G20. Il s’agit d’un consortium regroupant aujourd’hui 16 pays, 2 organismes de recherche internationaux et 9 entreprises de sélection privées, qui coordonne les efforts de recherche internationaux sur le blé. La Wheat Initiative a livré en juillet lors du G20 son Agenda de recherche stratégique. Celui-ci identifie des cibles de recherches prioritaires pour le court, moyen et long terme mais également quelques éléments susceptibles de révolutionner les méthodes d’amélioration du blé. Les parties prenantes de la filière ont également été consultées sur les défis et priorités identifiés dans cet agenda. L’Ars prévoit ainsi « la mise à disposition de la séquence de référence du génome du blé, l’accès aux données scientifiques et aux outils d’analyse de celles-ci par l’intermédiaire d’un système d’information dédié au blé, la possibilité de créer des variétés de blé plus performantes par l’utilisation de nouvelles méthodes de sélection ».
Cadre de référence mondial
Hélène Lucas (Inra), coordinatrice scientifique de la Wheat Initiative explique : « L’Ars fournit un cadre de référence pour que les scientifiques publics et privés, les financeurs et les pouvoirs publics travaillent ensemble pour résoudre le défi de l’augmentation de la production de blé et contribuer ainsi à la sécurité alimentaire mondiale. »