« Solution agroécologique scientifiquement reconnue », la technique des cultures associées est aussi considérée « comme coûteuse et contraignante », note Eric Justes, chercheur en agronomie au Cirad et coordinateur du projet. Selon lui, « car l’ensemble des acteurs des filières sont aujourd'hui organisés autour de procédés standardisés, afin de produire, transformer et commercialiser les cultures monospécifiques ».
À travers le projet IntercropValuES, une recherche-action à grande échelle vient d'être lancée afin de « lever les barrières à l'adoption des cultures associées ». « Au cœur de ce projet de quatre ans, coordonné par le Cirad et financé à hauteur de 7,4 millions d’euros par le programme Horizon Europe de l’Union européenne, différentes innovations seront expérimentées sur trois continents (Europe, Afrique et Chine). » Le projet prévoit notamment 13 études de cas dans 10 pays, en Allemagne, Espagne, France (3 études de cas en Occitanie, Pays-de-la-Loire, Réunion), Danemark, Italie, Mozambique, Royaume-Uni, Serbie, Suède et Suisse.
Parmi les sujets prévus : « comment gérer les plantes de service, qui apportent de l’azote et contribuent à maîtriser les adventices, dans la culture de la canne à sucre sur l’Ile de la Réunion ? En quoi associer le maïs au niébé, à l’arachide ou au manioc permet d’améliorer la productivité des cultures vivrières au Mozambique ? Comment les coopératives d’utilisation de matériel agricole peuvent-elles adapter à moindre frais les machines pour semer, récolter et séparer les grains récoltés efficacement des cultures associées ? »
Ces études, qui réuniront acteurs académiques, groupes d’agriculteurs et entreprises visent à terme, « à développer des méthodes de production et des technologies de transformation et de valorisation des produits commercialisables. » « Le projet réunit 27 partenaires parmi les plus compétents au monde sur le sujet des cultures associées. Il nous aidera à mieux comprendre et modéliser le fonctionnement de ces cultures afin d’offrir des solutions crédibles, efficaces et résilientes, de la fourche à la fourchette », complète Eric Justes.
« Les résultats du projet seront largement diffusés. [...] « Au niveau local, la diffusion à l’ensemble des acteurs du développement agricole se fera notamment via des démonstrations sur des parcelles agricoles modèles, des formations ou encore des événements spécifiques. Enfin, grâce à un travail de plaidoyer auprès des décideurs nationaux et européens, nous espérons aussi contribuer à réorienter les réglementations et les subventions en faveur des cultures associées », précise le scientifique.
Retrouvez tous les partenaires d’IntercropValuES :
- Autriche : Universitaet Fuer Bodenkultur Wien
- Allemagne : Rheinische Friedrich-Wilhelms-Universitat Bonn, Universität Kassel
- Belgique : Université Catholique de Louvain, Katholieke Universiteit Leuven, et International Federation of Organic Agriculture Movements European Union regional group Brussels
- Chine : China Agricultural University
- France : Cirad, Ercane (Réunion), Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, Institut national des sciences et industries du vivant et de l’environnement, et Fédération nationale des Cuma, AgroParisTech (partenaire affilié à l’Inrae), Ecole nationale supérieure de formation de l’enseignement agricole (partenaire affilié à l’Inrae)
- Danemark : Roskilde Universitet, Business Lolland-Falster
- Espagne : Iniciativas Innovadoras S.A.L., Instituto Navarro de Tecnologias e Infraestructuras Agroalimentarias Sa
- Grèce : Aristotelio Panepistimio Thessalonikis
- Italie : Consiglio per la Ricerca in Agricoltura e L'analisi dell'economia Agraria, Rete Semi Rurali
- Mozambique : Universidade Eduardo Mondlane
- Pays-Bas : Wageningen University
- Suède : Sveriges Lantbruksuniversitet
- Suisse : Forschungsinstitut Fur Biologischen Landbau Stiftung
- Serbie : Poljoprivredni Fakultet Novi Sad, Univerzitet U Novom Sadu .