Modulation intra-parcellaire
« Mon premier réflexe a été le diagnostic du potentiel des sols »

« Nous connaissons par ressenti les meilleures zones des parcelles et les moins bonnes, mais nous avons besoin de précision pour moduler les apports », précise Tony Billy. (©Terre-net Média)
« Nous connaissons par ressenti les meilleures zones des parcelles et les moins bonnes, mais nous avons besoin de précision pour moduler les apports », précise Tony Billy. (©Terre-net Média)

« En 2016, la Cuma a investi dans un distributeur d’engrais avec guidage GPS pour faire de la coupure de tronçons, comme nous le faisions avec le pulvérisateur. Il est équipé pour la pesée et la modulation, indique Tony Billy, pollyculteur-éleveur à Moutiers-sous-Chantemerle (Deux-Sèvres). En 2017, j’ai démarré des diagnostics de potentiel de sol avec le service Fertilio e-RM de Terrena. Ils ont révélé différentes profondeurs au sein des parcelles. Avec la moissonneuse de l’ETA, j’ai aussi des cartes de rendement m’indiquant les exportations. Les variations vont du simple au double. Nous connaissons par ressenti les meilleures zones des parcelles et les moins bonnes, mais nous avons besoin de précision pour moduler les apports ».

« Je suis globalement bien couvert en P et K grâce au compost issu des chèvres et volailles, ajoute Tony Billy. À l’aide du GPS et des cartes de potentiel et de rendement, je module manuellement mes apports organiques. Pour l’azote sur céréales et colza, je module dès le début du cycle en différenciant les objectifs de rendement à l’intérieur des parcelles, puis en fin de cycle à l’aide de Fertilio Sat. Je commence aussi à moduler la densité de semis grâce à la distribution électrique en céréales et manuelle en maïs. Enfin, les analyses de sols par zone ont mis en évidence des écarts de pH allant jusqu’à 1 point. J’avais l’habitude d’apporter 1,5 t/ha de chaux tous les deux ans partout, j’ai donc relocalisé mes apports avec des zones à 0 et d’autres à 3-4 t/ha. Je suis très satisfait : je viens de reprendre 10 ha à un voisin et mon premier réflexe est de faire un diagnostic de potentiel des sols. »

 « Les diagnostics de sols m’ont aidé dans ma transition vers l’ACS »

De son côté, Eric Commenge, a repris l'exploitation familiale à Figarol (Haute-Garonne) il y a cinq ans (blé, maïs, colza, féverole, soja et sorgho). « Je voulais mieux connaître mes champs, témoigne-t-il. Les diagnostics Be Api fertilité et potentiel des sols réalisés avec Val-de-Gascogne ont révélé des sols très hétérogènes. L’historique a montré qu’il y a eu des vignes et même de la forêt à certains endroits, et les différences en éléments minéraux sont frappantes. Avec un épandeur à engrais capable de moduler, acheté en copropriété, je cible les zones d’impasses et j’ai pu mesurer des économies d’engrais. »

« Quant aux cartes de potentiel des sols, elles ont permis notamment de repérer des zones de compactage, des semelles de labour, et de débloquer la situation en introduisant des couverts à base de féverole et radis pour restructurer. Je me suis lancé dans l’agriculture de conservation des sols (ACS), et les connaissances apportées par les diagnostics m’ont aidé dans cette transition ; c’est un ensemble. Je suis très satisfait. Cela a un coût mais dilué sur dix ans, on a vite fait de le rattraper. »

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