En termes de régularité de marge brute (hors aides)* et selon le contexte agro-météo de l’année, le tournesol ressort comme une culture robuste et compétitive. Elle permet en effet d’absorber les fluctuations liées au contexte agronomique de la campagne et au prix du marché. En 2017, les très bons rendements du tournesol, dans le sud-ouest avec une moyenne comprise entre 27 et 28 q/ha, ainsi qu’en région Auvergne-Rhône-Alpes avec une moyenne estimée entre 28 et 30 q/ha sont à souligner. Ces performances permettent à la culture de rester très compétitive et ce malgré un contexte de prix en demi-teinte sur cette fin 2017.
Dans le sud-ouest, la marge brute moyenne régionale devrait être comprise entre 500 et 600 €/ha avec des différences selon le secteur géographique, la conduite de la culture et le potentiel agronomique des parcelles. Dans les parcelles en sol profond, où des rendements moyens supérieurs à 30 q/ha ont été régulièrement enregistrés, elle pourra être comprise entre 700 et 900 €/ha.
Ainsi, malgré un contexte de marché plutôt délicat, les marges brutes du tournesol (oléique et linoléique) font preuve d’une bonne robustesse en 2017 (cf. graphique ci-dessous).
La comparaison multi-espèces d’été (en conduite en sec) : maïs grain, soja, sorgho montre sur des résultats pluriannuels que le tournesol est la culture la plus robuste tout en demeurant très compétitive. En effet, c’est elle qui amortit le mieux les effets des variations de prix des graines et celles du climat estival. (Résultats de trois années d'essais 2014, 2015 et 2016 conduits par Terres Inovia en partenariat avec Arvalis-Institut du Végétal : comparaison des résultats technico-économiques de quatre espèces d’été menées sans irrigation dans le sud-ouest de la France : maïs grain, soja, sorgho, tournesol, les trois années d'essais ayant été très contrastées au niveau de la contrainte hydrique estivale dans le sud-ouest).
Des atouts économiques forts, avec des charges opérationnelles modérées
Au niveau économique, le tournesol profite d’un cycle court (4 à 5 mois) qui présente l’avantage de mobiliser la trésorerie sur un temps réduit, atout important dans le contexte économique actuel délicat de certaines exploitations agricoles. Les charges opérationnelles sont modérées, le plus souvent comprises entre 250 et 450 €/ha avec une moyenne nationale à 350 €/ha (source CER France). Par ailleurs, ces charges opérationnelles (engrais, semences, produits phytosanitaires) ont moins progressé au cours des dix dernières années en tournesol par rapport à d’autres espèces (colza, pois, blé tendre) (analyse Terres Inovia de données CER France).
Des marges de progrès économiques encore possibles avec un peu plus de technique
Choix variétal, qualité et densité de semis, désherbage (y compris désherbage mixte) et éventuellement irrigation sont des leviers de progrès très efficaces.
- La tournée d’été : un rendez-vous essentiel à ne pas manquer pour anticiper !
- Miser sur le désherbage mixte
Ainsi associer désherbage chimique et mécanique en tournesol permet d’augmenter les revenus de l’agriculteur. C’est un levier majeur de marges de progrès en culture, d’autant que les bineuses progressent fortement en simplicité d’utilisation (systèmes de guidage de plus en plus performants) et débit de chantier.
(*) Marge brute (hors aides) = rendement x prix – charges opérationnelles (engrais, semences et produits phytosanitaires)