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Les atouts du chanvre

Par la configuration de son système racinaire, le chanvre est une culture qui résiste relativement bien à la sécheresse. (©Terre-net Média)
Par la configuration de son système racinaire, le chanvre est une culture qui résiste relativement bien à la sécheresse. (©Terre-net Média)

L e chanvre est une très bonne tête d’assolement qui laisse un sol propre (du fait de son comportement étouffant vis-à-vis des adventices) et meuble (en raison des racines pivotantes qui se développent en profondeur). C'est un très bon précédent à céréales du même niveau qu'une luzerne ou un pois.

De plus, la culture du chanvre ne nécessite pratiquement pas d’entretien ni de produits phytosanitaires en végétation. Si la levée se réalise dans de bonnes conditions, il se comporte comme une plante étouffante et empêche toute rivalité des adventices.

Un réservoir de biodiversité et une bonne résistance à la sécheresse

Comparé à des cultures telles que le colza et le tournesol, le chanvre accueille la plus grande quantité et/ou activité d’arthropodes prédateurs (araignées, carabidés). Grâce à son couvert haut et dense, les araignées sont deux à trois fois plus nombreuses dans cette culture que dans les autres. L’effet tampon du couvert et la litière de feuilles au sol sont de forts atouts puisqu’ils offrent abri, humidité et nourriture à l’ensemble de ces prédateurs.

Par la configuration de son système racinaire (profond et en pivot), le chanvre est une culture qui résiste relativement bien à la sécheresse. Dans la très grande majorité des cas, les fournitures du sol sont suffisantes et l'irrigation ne se justifie pas économiquement.

Une culture adaptée à tout type de sol

Le chanvre se développe bien dans quasiment toutes les conditions et peut se retrouver dans tous les types de sols avec toutefois des différences de rendement. Il produira mieux en terres profondes, humifères et bien drainées qu'en sols superficiels. Son système racinaire en pivot ameublit le sol, cependant le chanvre est très sensible à tous les défauts de structure : semelle de labour, compaction localisée, etc.

Les atouts environnementaux

À noter aussi : le chanvre a un impact favorable sur l'effet de serre, d’après les résultats de l'analyse du cycle de vie réalisé par l'Inra sur le chanvre, en raison du stockage de carbone dans la fibre et la chènevotte via la photosynthèse.

La thermoplastie

L'incorporation de la fibre de chanvre diminue l'impact potentiel défavorable du polypropylène. Ainsi, la consommation d'énergie et l'impact sur l'effet de serre sont respectivement inférieurs de 20 et 40 % à ceux liés à la production de polypropylène pur.

Le bâtiment

Le chanvre a un impact favorable vis-à-vis de l'effet de serre. Le cycle de vie d'un mètre carré de mur en béton de chanvre sur 100 ans stocke entre 14 et 35 kg de CO2 équivalent par mètre carré. Afin d'évaluer les impacts potentiels sur l'environnement des compounds thermoplastiques chargés en fibres de chanvre et d'un mur en béton de chanvre, le ministère de l'agriculture et de la pêche, en partenariat avec la filière chanvre, a sollicité l'Inra pour réaliser une ACV. Laquelle permet de quantifier les impacts d'un produit fini, depuis l'extraction des matières premières qui le composent jusqu'à son élimination en fin de vie, en passant par les phases de distribution et d'utilisation, soit « du berceau au tombeau ». L'étude a été divisée en trois parties : agronomique, thermoplastique et liée au bâtiment. Achevée en juin 2005, elle a mis en évidence des gains environnementaux dus à la présence du chanvre dans ces nouveaux produits. Or ces derniers n'avaient pas été quantifiés jusqu'à présent.

Les atouts économiques

La culture du chanvre est éligible aux aides Pac (obtention d'une compensation financière à la surface et à la transformation industrielle de la filière). Il existe une aide couplée à la surface pour la production de chanvre qui évolue chaque année. Une enveloppe de l’ordre de 1,7 millions d’euros est destinée au financement de cette aide avec un montant unitaire calculé en fin de campagne, sur la base des superficies demandées et respectant les conditions d’éligibilité. Ainsi en 2015, ce dernier était de 140 €/ha. Du fait de l’augmentation des surfaces, cette aide est passée à environ 100 €/ha en 2017.

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