Grâce à sa capacité à effectuer toutes les tâches réalisées par un tracteur agricole, le tout sans nécessité d'un opérateur, l'engin autonome baptisé Karl au catalogue Kuhn était une des attractions lors du dernier Agritechnica. Sous le capot, les ingénieurs alsaciens ont opté pour le moteur diesel à quatre cylindres en ligne, le D5 de Volvo Penta. Depuis 2016, la marque est le principal motoriste du constructeur français pour ses pulvérisateurs automoteurs.
« En tant que partenaire motoriste, plutôt qu'un simple fournisseur de moteurs, nous avons très tôt contribué à ce projet, il y a environ deux ans », explique Benjamin Deysieux, ingénieur d'affaires Volvo Penta. Outre le fait que le bloc D5 soit déjà utilisé sur les pulvérisateurs automoteurs, c'est la puissance du moteur qui constituait un facteur de choix important : 5,13 l de cylindrée et jusqu’à 238 ch. Sur l'engin autonome, il délivre 172 ch, avec de la puissance et du couple à faible régime. Dans la mesure où le prototype devrait prendre de l'embonpoint, les deux entreprises gardent de la liberté en vue de fournir davantage de puissance sans modifier le montage ni le gabarit.
L'expertise industrielle de Volvo Penta a été précieuse pour la création de Karl. Le moteur bénéficie d'un débit d'air maximal et a vu son système de refroidissement optimisé pour le rendre capable de travailler en conditions poussiéreuses ou sur sol sec. C'est d'ailleurs l'une des pièces centrales de la machine, surtout si l'on considère l'absence d'opérateur. Question mensuration, le bolide ne dépasse pas la barre des 2,5 m de large et 4 m de long. Sur la bascule, ses 5,8 t en font un tracteur léger, plus respectueux des sols. Enfin, la position du moteur, plus centrale que sur les tracteurs classiques, offre certains avantages en termes de centre de gravité et de répartition du poids.
