« La climatologie est excellente, la situation en Ukraine se stabilise un peu », ce qui explique la baisse des cours, a expliqué à l'Afp Edward de Saint-Denis de la société Plantureux et Associés. 75 % du blé qui pousse en France est jugé dans un état « bon à très bon » par l'organisme public FranceAgriMer, en hausse par rapport à la semaine précédente.
A l'international, les analystes rassemblés au salon Global Grain de Chicago la semaine dernière se sont montrés « sceptiques sur les chiffres de l'Usda (ministère américain de l'Agriculture, ndlr) sur les estimations de production aux Etats-Unis », selon Michel Portier, directeur du cabinet Agritel. « Ils pensent que l'Usda surestime systématiquement le potentiel de production du pays. Chaque année qui passe, c'est encore plus criant », a-t-il expliqué à l'Afp. Pour estimer la production de maïs et de soja, le ministère de l'Agriculture américain se base sur les semis qui ont déjà été faits et sur des estimations de rendements. Mais pour ces dernières, le ministère utilise « une droite de régression linéaire, comme si ça devait augmenter de manière mathématique ». Or, « même s'il y a du progrès génétique », ces rendements ne peuvent pas augmenter indéfiniment, souligne Michel Portier. Pour le blé, les opérateurs pensent que l'Usda a minimisé les conséquences du froid sur les cultures des quatre grands Etats producteurs (Texas, Kansas, Oklahoma, Arkansas).
Le marché du blé pourrait donc être « moins baissier » pour la prochaine récolte que ce que laissent penser les prévisions de l'Usda, selon Michel Portier.
Sur la scène commerciale, la Tunisie a acheté 50.000 tonnes de blé et le Kazakhstan s'est engagé à en vendre 100.000 tonnes à la Chine pour la prochaine récolte. L'Indonésie a fait l'acquisition de 125.000 tonnes auprès de pays de la mer Noire. Sur Euronext vers 12h45 (10h45 GMT), la tonne de blé perdait 2 euros à 193,25 sur l'échéance de novembre, ainsi que sur celle de janvier à 193,50 euros. Quelque 9.000 lots avaient été échangés. Le maïs perdait 75 centimes à 175 euros la tonne sur l'échéance de juin et 1 euro sur celle d'août à 180,50 euros. Moins de 300 lots avaient changé de main.
En France, sur le marché physique, blé et maïs étaient en baisse.