L'évolution du marché au cours des dernières séances est toutefois « à prendre avec des pincettes », selon Jason Britt, de Central State Commodities. C'était la dernière semaine d'août, à l'approche de la fin du mois et d'un week-end prolongé par un jour férié lundi aux Etats-Unis : autant de raisons pour les courtiers de prendre des vacances ou de consolider leurs positions sans prendre de risques exagérés.
Les cours du blé sont malgré tout parvenus à se hisser jeudi à leur plus haut niveau en trois semaines grâce à la perspective d'une plus large place sur le marché mondial pour le blé américain. La mauvaise météo de l'été en Europe a en effet dégradé une partie des récoltes de blé, en France notamment.
Les investisseurs surveillent aussi de très près l'évolution de la crise ukrainienne. Le conflit a pris un nouveau tournant cette semaine avec l'engagement de forces russes dans des opérations militaires en Ukraine. Les acteurs du marché craignent que cela affecte les exportations de blé des deux pays, qui représentent un peu moins d'un cinquième des exportations mondiales. « Mais pour l'instant on n'observe pas de perturbation particulière à ce niveau-là, ce qui explique la modération des prix », a souligné Jason Britt.
Production record en soja
Du côté du maïs, « les cours restent dans une fourchette d'échanges très limitée depuis deux semaines » en l'absence de nouvel élément significatif, a remarqué Dewey Strickler de AG Watch Market Advisors. La récolte est toujours attendue à un niveau record. Certes, des pluies un peu trop abondantes aux yeux de certains observateurs dans la partie ouest de la Corn belt pourraient affecter un peu la récolte. Mais, parallèlement, la moisson a débuté dans les Etats du sud-est du pays et « on entend parler de rendements exceptionnels », rapporte Dewey Strickler.
Selon un rapport hebdomadaire du ministère américain de l'Agriculture, la qualité de la récolte est d'ailleurs à son plus haut depuis 1994, 73 % des plants de maïs étant considérés comme bons à excellents.
Sur le marché du soja, la perspective d'une production record aux Etats-Unis et l'absence de toute menace météorologique sérieuse pèsent également nettement sur les cours. Les investisseurs prennent aussi en compte, selon Dewey Strickler, le fait que la superficie consacrée à l'oléagineux devrait augmenter cette année en Amérique du Sud.
Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre 2014, le plus échangé actuellement sur le marché, a terminé vendredi à 3,6450 dollars contre 3,7150 dollars à la clôture vendredi dernier (- 1,88 %). Le boisseau de blé pour livraison en décembre, le contrat le plus actif en ce moment, a clôturé à 5,6350 dollars contre 5,6225 dollars en fin de semaine dernière (+ 0,22 %). Le boisseau de soja pour livraison en novembre, le plus coté, s'est établi à 10,2425 dollars contre 10,4200 dollars vendredi dernier (- 1,70 %). Il est descendu mardi jusqu'à 10,1975, un niveau plus atteint depuis septembre 2010.