Dans sa note de conjoncture mensuelle, FranceAgriMer rapporte les estimation du Cic selon lequel « la Russie devrait exporter 22 Mt de blé et l’Ukraine près de 10 Mt ». A eux deux, les pays ont récolté près de 60 millions de tonnes de blé.
« En dépit de l’actuel regain de tensions dans l’est de l’Ukraine, les exportations de céréales en provenance de la mer Noire n’ont pour le moment pas été affectées par la situation instable qui règne maintenant depuis plusieurs mois. La Russie et l’Ukraine ont d’ores et déjà engrangé des récoltes très abondantes (une partie de la récolte de printemps reste à moissonner en Russie) et ont réalisé un début de campagne d’exportation très actif ».
Pour la Russie, « un record de chargement (2,7 Mt) a été enregistré au mois de juillet. L’Égypte, la Turquie, le Yémen ou encore l’Iran sont les principaux débouchés du blé russe. Un accord entre la Russie et l’Égypte prévoit l’achat de 5,5 Mt par an sur les 11 Mt importées par le pays chaque année. »
Les motivations de cet engouement sont financières évidemment. « Pour les agriculteurs ukrainiens, le besoin de trésorerie est prépondérant à l’approche de la période des semis d’hiver. Du côté de la Russie, les sanctions occidentales ont entraîné une forte hausse des taux bancaires et les agriculteurs ont de plus en plus de mal à rembourser leurs emprunts », souligne ainsi FranceAgriMer.
La maîtrise de l’inflation conduit cependant les gouvernements russe et ukrainien à s’assurer que le marché intérieur est bien pourvu en quantité et en qualité. Des rumeurs évoquent que des restrictions à l’exportation sont envisagées en Russie si les ventes de céréales russes dépassent 26,9 Mt. En Ukraine, un accord entre le gouvernement et, les meuniers et les boulangers, « prévoit l’approbation conjointe de volumes d’exportation en fonction de l’offre et en tenant compte des paramètres qualitatifs. Le mémorandum est valable jusqu’en juillet 2015 ». Seuls 30 % du blé ukrainien est de qualité boulangère.
