Les investisseurs craignent que ces troubles ne provoquent « des délais dans la livraison des cargaisons, plusieurs millions de tonnes de blé et de maïs déjà vendues attendant d'être expédiées vers l'étranger », ont expliqué les experts de Commerzbank.
D'autre part, « des bruits courent selon lesquels certains producteurs choisiraient de conserver pour l'instant leurs stocks par peur d'une dévaluation brutale de la Hryvnia », la devise ukrainienne, ont-ils poursuivi La Hryvnia, qui a perdu depuis le début de l'année plus du quart de sa valeur et atteint un plus bas historique jeudi, tentait pourtant de se ressaisir lundi. L'enjeu de la crise ukrainienne était jugé crucial à Chicago.
« Au cours des dernières années, l'importance de l'Ukraine sur la place mondiale agricole est devenue de plus en plus grande », a relevé Frank Cholly, de Rjo Futures. « Son marché est devenu de plus en plus compétitif, sa production s'est accrue et géographiquement, (la mer Noire) est une région très bien placée pour permettre à l'Ukraine de devenir une nation qui compte » à l'échelle mondiale, a-t-il détaillé. L'Ukraine, sixième exportateur mondial de blé, est devenue récemment le troisième exportateur mondial de maïs après les Etats-Unis et le Brésil, selon Commerzbank.
Baisse des cours du soja
En revanche, le soja qui avait atteint la semaine dernière des niveaux plus vus depuis juillet en raison de craintes sur l'étroitesse des stocks aux Etats-Unis, perdait du terrain, « victime d'un petit mouvement de correction », selon Frank Cholly.
Le blé continuait à bénéficier par ailleurs aux Etats-Unis d'inquiétudes concernant la culture du blé rouge d'hiver alors que les températures restaient exceptionnellement froides. Des conditions très sèches prévalant dans plusieurs régions productrices faisaient également craindre « que des jeunes plants montrent des signes de dommages et de manque d'humidité au sortir de la période de dormance », ont ajouté les analystes de Commerzbank.
Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mai, le contrat le plus échangé, a fini lundi à 4,7050 dollars contre 4,6350 dollars. Le boisseau de blé pour la même échéance a terminé vendredi à 6,3150 dollars contre 6,0225 dollars. Le boisseau de soja également pour livraison en mai a clôturé en baisse à 14,0925 dollars contre 14,1400 dollars vendredi, son plus haut niveau en clôture depuis juillet.