Le blé rebondit, dopé par l'Ukraine et des craintes sur la météo

« Le marché agricole a été emmené à la hausse aujourd'hui par l'augmentation des prix du blé en pleine escalade des tensions en Ukraine » et le risque accru d'une confrontation militaire avec la Russie, a expliqué Don Roose, de US Commodities. Confrontée à des assauts menés depuis samedi par des activistes pro-russes mais aussi des groupes d'hommes armés aux uniformes sans identification, l'Ukraine apparaissait lundi plus que jamais menacée d'éclatement. « Si les tensions entre l'Ukraine et la Russie continuent de s'aggraver, cela pourrait avoir un impact négatif sur les exportations de blé en provenance de la mer Noire et devrait accroître la demande en blé auprès d'autres pays exportateurs », ont souligné les experts de Commmerzbank.

L'Ukraine et la Russie représentent à elles deux près de « 20 % des exportations totales de blé pour la campagne actuelle », ont-ils rappelé, citant les dernières estimations du ministère américain de l'Agriculture (USDA). Cependant, « une majeure partie des exportations ont déjà été effectuées et des craintes sur une perturbation brutale de l'offre sont exagérées », ont-ils nuancé.

Par ailleurs, des prévisions de températures froides pour la saison sur les Plaines productrices de blé aux Etats-Unis faisaient craindre une nouvelle détérioration de la qualité des cultures de blé d'hiver, selon les analystes, avant la parution après la clôture lundi d'un relevé hebdomadaire de l'USDA sur la question. Les prix du blé se sont appréciés de près de 3 % sur la séance lundi.

Les cours du maïs ont eux aussi augmenté, « dans le sillage du blé », a précisé Don Roose. L'Ukraine est le troisième exportateur de maïs de la planète, à hauteur d'un peu plus du quart du volume mondial d'exportations, et le sixième de blé. Ils ont également bénéficié de craintes sur le rythme des semis de maïs avant la sortie de chiffres de l'USDA, également après la clôture lundi, sur les progrès des plantations. Selon la maison de courtage Allendale, « quelque 2 à 5 % de la récolte totale de maïs ont été plantés dans l'ensemble du pays contre une moyenne de 7 % au 14 avril au cours des 5 dernières années ».

Les cours du soja ont aussi pris de la valeur dans le sillage du blé, selon Jason Roose. Même si des inquiétudes persistantes sur des annulations de commandes de graines oléagineuses, notamment américaines, liées à des problèmes de crédit chez des importateurs chinois, limitaient la hausse des prix. « Des commandes allant jusqu'à 2 millions de tonnes de soja auraient pu être annulées » pour cette raison, a avancé Steve Georgy, d'Allendale, citant des estimations d'une société de recherche chinoise.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mai, le plus vendu, a fini à 5,0300 dollars contre 4,9850 dollars vendredi. Le boisseau de blé pour la même échéance a terminé à 6,7875 dollars contre 6,6025 dollars. Le boisseau de soja également pour livraison en mai a clôturé à 14,7625 dollars contre 14,6300 dollars en fin de semaine dernière.

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