La hausse des cours a surtout été encouragée par la « concomitance de deux actualités météorologiques en fin de semaine », a estimé Bill Nelson, de Doane Advisory Services. En ce qui concerne le maïs et le soja, « on fait de plus en plus attention au temps au Brésil, où il fait très sec et assez chaud dans le nord du pays », a-t-il précisé. Signe que les inquiétudes se concrétisent, dans l'état du Goïas, plutôt situé dans le centre, la principale confédération agricole a réduit ses prévisions de récoltes, et a prévenu qu'elle envisageait de les abaisser encore si le temps ne s'améliorait pas.
« Dans le cas du blé, l'attention se tourne vers l'Ukraine », où le temps a aussi été sec cette année, a continué Bill Nelson. Tout en reconnaissant une amélioration lors des derniers mois, les autorités ukrainiennes ont prévenu que la prochaine récolte de blé serait inférieure de quelque dix millions de tonnes à la précédente.
Pour le reste, « les produits agricoles suscitent de moins en moins d'intérêt à l'approche des fêtes, les investisseurs spéculatifs et les acheteurs commerciaux préparant leur bilan pour 2015 », a résumé Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.
Les marchés agricoles n'ont guère été bouleversés par le principal événement économique de la semaine, c'est-à-dire le début de normalisation monétaire engagé mercredi par la banque centrale américaine, la Réserve fédérale (Fed), en relevant ses taux pour la première fois depuis 2008. « Toutefois, l'intérêt des investisseurs va être limité par le relèvement d'un quart de point des taux directeurs de la Fed, de même que par la baisse du coût des exportations argentines lors des prochaines semaines », a prévenu Dewey Strickler.
Baisse des exportations de soja américain
Le peso argentin s'est effondré de 30 % face au dollar après la levée du contrôle des changes, décision du nouveau gouvernement du libéral Mauricio Macri pour relancer une économie en perte de vitesse. Néanmoins, les marchés américains n'ont pour le moment pas beaucoup souffert de l'élection de Mauricio Macri, alors que beaucoup d'observateurs mettaient aussi en garde contre sa volonté de lever ou de réduire les droits de douane à l'exportation des produits agricoles. « Malgré les craintes d'exportations massives de soja argentin, les Etats-Unis parviennent toujours à vendre quelques cargaisons », comme l'a montré l'annonce jeudi d'une grosse vente d'oléagineux, ont noté les experts de la maison de courtage Allendale. Néanmoins, de façon générale, « les exportations américaines [de soja] perdent de l'élan », a reconnu Dewey Strickler. « Depuis leur apogée en novembre, les livraisons ont baissé de 31 %. »
Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mars, le contrat le plus actif, s'échangeait vendredi à 3,7450 dollars, contre 3,7300 dollars en fin de semaine précédente (+ 0,40 %). Le boisseau de blé pour mars, également le plus actif, valait 4,8625 dollars contre 4,8275 dollars auparavant (+ 0,83 %). Le boisseau de soja pour mars, désormais le plus échangé, valait 8,8275 dollars contre 8,7375 dollars précédemment (+ 1,03 %).