Les céréales à paille ont des niveaux de résistance variables en fonction de l’espèce, de la variété, et des conditions d’arrivée du froid. En matière de résistance au froid, on retient en général le classement suivant : orge de printemps < blé dur < orge d’hiver < blé tendre < triticale < seigle. Les différences variétales sont évaluées (pour les espèces d’hiver) lors de leur inscription et les notes de résistance sont indiquées dans les fiches descriptives des variétés. Attention toutefois, les échelles de résistance sont propres à chaque espèce. Les conditions d’apparition du gel vont définir le niveau d’endurcissement des plantes, endurcissement qui est possible tant que le stade de transition florale n’est pas atteint, et que les températures sont proches de zéro.
Un scénario climatique plutôt favorable à l'endurcissement
Les conditions climatiques de l’année sont favorables à l’obtention d’un haut niveau de résistance des plantes :
• Les cultures ne sont pas trop avancées, l’automne ayant été plus frais qu’en moyenne.
• Les nombreuses gelées de ces dernières semaines ont permis d’atteindre de hauts niveaux de résistance et l’absence de journées douces n’a jamais conduit à un éventuel désendurcissement.
• Les rayonnements élevés depuis la levée ont également aidé à l’élaboration d’une résistance élevée, en soutenant le métabolisme nécessaire.
• Les températures minimales ont atteint des niveaux très bas (de 4 à 8°C en dessous des normales) mais cet épisode de froid intense est d’une durée relativement courte, avec des cycles gel-dégel limités (figure 1). La remontée des températures s’opère par le sud, avec un retour progressif à des valeurs de saison pour le week-end du 28 janvier dans la moitié nord.
On observe :
- l’apparition progressive de la résistance au froid avec les premières gelées (1),
- la perte de résistance au froid mi-novembre lorsque les températures remontent au-dessus de 10°C (2),
- un épisode « à risque » les 30/11-01/12 (3),
- un niveau de résistance actuellement élevé (4), tant que les plantes ne s’approchent pas du stade transition florale.
Peu de conséquences à craindre pour les céréales à paille
Ainsi, il n’y a pas lieu de s’alarmer outre mesure au sujet des conséquences de l’épisode de froid actuel. Les températures ne devraient pas descendre à des niveaux occasionnant des pertes significatives de pieds ; cependant, il est probable qu’avec le vent froid, une partie des feuilles soit détruite (sans davantage de conséquences). La majorité des cultures devrait donc passer à travers cet épisode de gel.
Les cas à risque sont les situations habituelles : les orges de printemps semées à l’automne (on sera en limite de résistance), les blés durs (le choix variétal pourrait être discriminant), et ponctuellement les orges d’hiver.