Haussiers ou baissiers, tous les facteurs 2017 passés au crible

Quelles perspectives de marchés pour 2017 ? (©Terre-net Média)
Quelles perspectives de marchés pour 2017 ? (©Terre-net Média)

Quelles perspectives de marchés pour 2017 ?
Quelles perspectives de marchés pour 2017 ? (©Terre-net Média)

Lors du premier Paris grain day, événement organisé le 27 janvier dernier à Paris par Agritel, 150 spécialistes des marchés des céréales et oléoprotéagineux ont passé au crible les différents « drivers » à suivre pour l’évolution des cours dans les prochains mois. Résultat : sur une échelle de 1 à 5, de très baissier à très haussier, une note globale de 3,56 a été donnée par les experts pour le marché des grains. Autrement dit, avec ce « Paris grain day consensus », les experts estiment que le cours des grains évolue sur une légère tendance haussière à moyen terme.

Cette appréciation très légèrement haussière résulte de l’analyse et l’appréciation de cinq « drivers », les facteurs d’influence du marché : la macroéconomie, l’impact des fonds d’investissement, les perspectives météo, les fondamentaux en céréales et les fondamentaux en oléagineux.

Un contexte macroéconomique assez favorable

Avec une note de 3,28 sur 5, l’impact de la macroéconomie est jugé plutôt neutre par les spécialistes. Pour eux, le contexte économique est assez favorable. La croissance mondiale est légèrement supérieure à 3 %. « Malgré l'arrivée de Donald Trump à la Maison blanche, l'économie américaine reste porteuse, commente Sébastien Pontelet, d’Agritel. Le programme de grands travaux proposé par le nouveau président va soutenir l’économie des Etats-Unis. » En Europe, même si la reprise est encore trop timide en France, elle est sensible en Allemagne.

Dans les pays émergents, les taux de croissance sont bien différents. « L’Inde conserve son leadership des pays en développement avec une croissance de 7,5 %. Avec 6 % de croissance, la Chine résiste bien aussi. » L’empire du Milieu prépare pour l’automne prochain un congrès du Parti communiste évidemment sans surprise : Xi Jinping fait tout pour assurer sa réélection à la tête du pays le plus peuplé, et devrait donc « tout faire pour soutenir l’économie chinoise et la mondialisation ».

Ailleurs, dans le monde, le Brésil retrouve une situation économique favorable et la Russie se redresse également sous l’impulsion du pétrole.

Des grains attractifs à long terme pour les fonds d’investissement

Avec une note de 3,57 sur 5, l’impact des fonds d’investissement sur le marché des grains est un peu plus favorable encore que le contexte macroéconomique. « Le secteur des grains reste attractif à long terme », résume Sébastien Poncelet. « Les commodités permettent de diversifier les portefeuilles. Et les grains permettent de diversifier les commodités. »

Selon l’expert, les opérateurs « prennent des positions sur de longues périodes, au-delà de la campagne agricole », en étudiant avant tout les fondamentaux. Par ailleurs, « les surfaces en blé et en maïs sont attendues en forte baisse pour 2017 aux Etats-Unis ». Pour ces mêmes opérateurs, l’appétit pour les grains serait ainsi « affiché » pour 2017.

Perspectives météo : des inquiétudes modérées

D’importantes craintes sont régulièrement formulées concernant la météo et son impact sur la qualité et la quantité des productions. Au cours de la campagne 2015-2016, a été enregistré l’un des trois plus forts « El Niño ». Mais pour 2016-2017, « La Niña », autre phénomène marin du Pacifique venant influencer le climat, est « plus modérée que prévu ».

A moyen terme, « un retour de la pluie en février est attendu en Argentine ». En Europe, « la fin d’hiver devrait se dérouler dans le froid ».

Autrement dit, il n’y a en ce début 2017 pas vraiment d’éléments météorologiques connus susceptibles d’impacter le marché des grains, à la hausse comme à la baisse.

Fondamentaux neutres pour les céréales

Sur le marché des céréales, les stocks mondiaux de blé et de maïs viennent freiner une éventuelle remontée des cours. La demande mondiale affiche une bonne progression, avec notamment « une forte croissance en blé de l’Afrique sub-saharienne et de l’Asie du Sud-Est » et une « remontée de la consommation animale aux Etats-Unis ».

Mais les importantes disponibilités ne vont pas se réduire si facilement. « Les stocks de maïs aux Etats-Unis et de blé aux Etats-Unis, en Australie et en Russie, compenseront en partie la baisse des surfaces américaines pour 2017.

Il faut plus qu’un seul incident dans un seul pays pour que les cours du blé remontent.

Sébastien Poncelet relève par ailleurs une « domination des origines mer Noire ». « La Russie est désormais la référence qui marque le prix mondial du blé et l’Ukraine compte de plus en plus sur le marché du maïs. » Dans ces pays, la consommation stagne car la population baisse. Ce qui laisse une large place pour les exportations. La part de marché en blé de ces deux pays est passée de 6 % il y a dix ans à 25 % en 2016 ! La logistique ne pose que des problèmes passagers et la production peut encore nettement augmenter dans les prochaines années.

Les grands concurrents émergents de l’Europe profitent par ailleurs d’une parité monétaire favorable. « La faiblesse du peso argentin, de la Grivna ukrainienne et du rouble russe soutient largement la compétitivité de ces pays face à l’euro ou au dollar. »

Fondamentaux plutôt haussiers pour les oléagineux

Les fondamentaux sont un peu plus encourageants pour le secteur des oléagineux. « L’Indonésie pense gagner dans son conflit à l’OMC avec l’Union européenne contre les taxes anti-dumping. Et le pays, après avoir instauré un taux d’incorporation de 20 % dans son biodiesel (contre 7 % en Europe), projette d’augmenter ce taux à 30 % d’ici dix ans ! »

Dans ce contexte, le marché du colza reste très dépendant de plusieurs « drivers » tels que la réglementation, les mandats d’incorporation et le prix du pétrole.

« Le colza constitue un enjeu aussi bien alimentaire qu’énergétique », résume Sébastien Poncelet. Même si la protéine de colza est la seule réponse par rapport aux importations de soja américain, les surfaces seront insuffisantes en France et en Allemagne en 2017. La filière européenne est par ailleurs menacée par la baisse envisagée du taux d’incorporation dans le biodiesel.

Quant au soja, la consommation mondiale de tourteaux augmente de 4 % par an, notamment grâce à la Chine. La hausse des surfaces aux Etats-Unis restera insuffisante pour couvrir ces besoins supplémentaires.

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