Le procès du groupe sucrier français Tereos s'ouvre jeudi

Dans la nuit du 9 au 10 avril 2020, après la rupture d'une digue de l'usine qui retenait les eaux de lavage de betteraves, 100 000 m3 de liquide noirâtre, essentiellement des matières organiques, s'étaient déversés dans la nature, entraînant notamment une pollution de l'Escaut, fleuve traversant la France, la Belgique et les Pays-Bas.

La région belge de Wallonie avait alors estimé à des dizaines de milliers de tonnes la quantité de poissons morts, évoquant une « catastrophe environnementale ». Elle avait aussi accusé la France de « négligence » pour ne leur avoir « jamais » signalé cette pollution, une accusation rejetée par le préfet du Nord de l'époque, qui avait renvoyé la responsabilité sur le groupe sucrier.

Tereos devra notamment répondre, jusqu'à vendredi, de déversement « de substances nuisibles dans les eaux souterraines, superficielles ou de la mer » et de « rejet en eau douce ou pisciculture de substances nuisibles au poisson », des infractions passibles de jusqu'à deux ans de prison et 75 000 euros d'amende.

« Toute la biodiversité voisine a été impactée, notamment des parcs et zones naturelles traversés par le fleuve », affirme à l'AFP Me Nina Potier, avocate de l'Association pour la protection des animaux sauvages et de la Ligue de protection des oiseaux (LPO), qui se sont portées parties civiles. Ce procès a « une dimension symbolique et pédagogique en raison de l'ampleur du préjudice écologique », selon elle « sous-évalué » alors qu'il était « survenu en plein confinement ».

Tereos avait assuré avoir « immédiatement mis en œuvre les actions nécessaires pour répondre à l'urgence de la situation » et « d'emblée alerté les autorités compétentes françaises en évoquant le point spécifique de l'Escaut ». Contacté par l'AFP, l'avocat du premier sucrier français (marque Béghin Say), Me Alexandre Moustardier, n'a pas souhaité communiquer avant l'ouverture du procès.

En septembre 2021, la préfecture du Nord avait prescrit à Tereos des mesures de réparation écologique sur 1 ha de terrains autour de l'Escaut. « L'arrêté reprend l'ensemble des mesures que nous avions proposées », avait alors réagi Tereos.

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