« L’Europe a en partie une responsabilité (dans la crise agricole) parce que cette situation de baisse des prix est liée à un excédent de production », a expliqué Stéphane Le Foll, vendredi matin au micro de nos confrères d’Europe 1. « L'Europe doit être en capacité de répondre à l’excès de l’offre ». Mais toute décision européenne risque de prendre du temps.
Ce plan constitue avant tout une réponse d'urgence : « Ce qu’on espère, c’est aider aujourd’hui les agriculteurs à passer l’étape la plus difficile », a souligné Stéphane Le Foll. Et le ministre de poursuivre : « Je leur dis que depuis que je suis arrivé en 2012, la question du lait par exemple a été au cœur des décisions dès 2013. Je connais parfaitement la détresse et surtout l’angoisse après des prix qui ont baissé en 2013, qui ont remonté en 2014 et qui rebaissent aujourd’hui. Qu’est-ce que l’on fait maintenant ? D’abord, on met des aides pour essayer de passer une étape qui est la plus dure parce qu’il y a des situations de difficultés majeures ».
« Remonter les prix en stockant les excédents »
« Il y a une question qui est posée : pourquoi les prix baissent ? Sur le lait en particulier, il y a la question d’une stratégie de certains pays européens, mais aussi de la France, d’exportations vers la Chine. Tout le monde s’y est mis : l’Europe, la Nouvelle-Zélande, l’Australie et les Etats-Unis. Sauf que le débouché chinois n’a pas été à la hauteur de ce qu’étaient les anticipations. Et on se retrouve avec un excédent, donc il faut le traiter, c’est l’Europe qui doit le traiter », a déclaré Stéphane Le Foll.
« L’Europe a en partie une responsabilité parce que cette situation de baisse des prix est liée à un excédent de production. » Le ministre a par ailleurs détaillé son plan pour le sommet européen des ministres de l'Agriculture, qui se tiendra lundi 7 septembre à Bruxelles. « Je vais essayer d’avoir trois grands objectifs. D’abord sur la question des prix et des prix d’intervention. C’est technique : c’est comment je fais remonter le prix en stockant une partie de la production. C’est des promotions et des offensives à l’exportation pour essayer de voir comment on peut améliorer et dégager une partie du marché. Des aides qui doivent être apportées lorsque c’est nécessaire à l’échelle européenne ». « On a, avec ces trois grands principes, une Europe qui doit être en capacité de répondre à l’excès de l’offre », a-t-il conclu.