« Il fait très sec dans les Grandes plaines (Kansas, Colorado, Nebraska, Oklahoma), cela touche le blé et cela entraîne le soja et le maïs », a déclaré Dax Wedemeyer, chez US Commodities. « A moins que la météo change, ce qui n'apparaît pas dans les prévisions actuelles, le marché va commencer à tabler sur des pertes en rendement », ce qui pousse les cours, ont expliqué les experts de la maison de courtage Allendale.
Ainsi, à la veille de la publication très attendue d'un rapport gouvernemental sur les semis et les stocks, tous les voyants étaient au vert, mais Dax Wedemeyer a prévenu qu'une large partie des mouvements étaient vraisemblablement spéculatifs, et pourraient être suivis dès mardi par des prises de bénéfices quand seront connus les chiffres officiels.
Une nouvelle estimation privée parue vendredi soir, le rapport sur les « engagements de négociants », a fait état d'un reflux des surfaces plantées en blé un peu moins marqué que ce qu'avait laissé attendre le ministère de l'Agriculture (Usda). Les surfaces plantées en soja seraient en bien plus nette expansion qu'attendu par l'Usda le mois dernier, alors que le reflux en maïs serait plus marqué que prévu, selon ces estimations citées par la maison de courtage Allendale. « Le marché table sur un rapport négatif pour le soja, il avait baissé la semaine dernière, ce qui lui a donné une chance de rebondir un peu aujourd'hui, mais la plupart des gens vont probablement revendre après ce rebond vu les intentions de semis importantes », a dit Dax Wedemeyer.
Plusieurs facteurs baissiers pour le soja
Jack Scoville, chez Price Futures Group, a évoqué d'autres facteurs baissiers pour le soja : la qualité et la quantité des récoltes en Amérique du Sud, et le fait que les fortes pluies et basses températures dans le sud des Etats-Unis pourraient inciter les agriculteurs à planter moins de coton et de maïs dans cette région, et à se reporter sur le soja, mieux adapté à ces conditions. Plus de semis de soja laisserait attendre une hausse de la production, ce qui devrait prochainement pousser les cours à la baisse.
Pour le maïs, Jack Scoville a fait valoir que si les surfaces diminuent largement, « il faudrait une année de pousse presque parfaite aux Etats-Unis pour répondre à la demande », alors que le travail a pris du retard dans le Sud en raison de la météo.
Enfin, pour le blé, Jack Scoville a souligné que la production américaine restait encore très chère par rapport aux autres zones de production, ce qui pourrait finir par peser sur des cours qui ne sont soutenus que par la sécheresse actuelle dans les grandes plaines, alors que le temps est plus favorable dans le Midwest.
Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mai, le plus échangé, a vu son cours s'établir à 3,9450 dollars, contre 3,9100 vendredi. Le boisseau de blé pour mai valait 5,3075 dollars, contre 5,0775 auparavant. Le boisseau de soja pour mai, lui aussi le plus vendu, coûtait 9,6775 dollars contre 9,6725 dollars à la précédente clôture.