La campagne commerciale 2015/16 s'est achevée le 30 juin dernier. Le conseil spécialisé FranceAgriMer pour la filière céréalière s'est réuni le 13 juillet pour dresser le bilan, encore provisoire dans l'attente des statistique définitives. Après un démarrage assez lent, la saison devrait s'achever sur un record d'exportations de blé tendre pour la France. Les prévisions de ventes de grains de FranceAgriMer vers l'Union européenne ont été revues à la hausse à 7,7 Mt, soit 200 000 tonnes de plus que le mois dernier, ainsi que vers les pays tiers à 12,8 Mt, soit 400 000 tonnes supplémentaires par rapport au mois de juin.
Le stock de report sur le marché, désormais estimé à 3,3 Mt, s’allège de 250 000 tonnes par rapport au mois dernier, mais reste supérieur de 0,7 Mt au stock moyen des 5 dernières années. S’y ajoute un stock final à la ferme évalué, sous toutes réserves, à 1,6 Mt au 30 juin. « Ces disponibilités permettront d’assurer la soudure avec la prochaine récolte qui a pris du retard en raison des intempéries des mois de mai et juin », estime FranceAgriMer.
Même tendance en ce qui concerne le maïs, dont les prévisions de vente augmentent de 250 000 tonnes, à 5,7 Mt vers l'Union européenne. Le stock de report devrait néanmoins dépasser la moyenne quinquennale à 2,6 Mt suite à la révision et à la hausse des estimations de surfaces et de production 2015. Pour les orges, les prévisions d'exportations françaises sont maintenant à 4,7 Mt vers les pays tiers et 3 Mt en direction de l'UE. Les postes du bilan blé dur sont ajustés à la marge : les utilisations par la semoulerie française sont notamment révisées à la hausse à 500 000 tonnes (+ 40 000 tonnes par rapport au mois dernier).
Une troisième année difficile
Le conseil s'est ensuite penché sur l'état des cultures pour la récolte 2016. Selon le dernier rapport hebdomadaire de Céré'Obs, au 4 juillet, 16 % des surfaces en orges d'hiver étaient récoltées (contre 73 % l'an dernier à la même époque), 14 % des surfaces en blé dur (44 % en 2015) et seulement 1 % des surfaces de blé tendre (11 % en 2015). Suite aux intempéries et au manque de soleil, les conditions de culture se sont encore dégradées.
FranceAgriMer prévoit une troisième année difficile pour la filière, avec « de faibles rendements doublés de prix bas, du fait de l'importance des disponibilités mondiales ».
Une enquête menée auprès de plus de 44 000 producteurs permet d'évaluer les évolutions dans le choix des variétés de blé tendre, d'orges, de blé dur et de triticale. Pour le blé tendre, les surfaces panifiables ont progressé et et représentent 95 % des semis pour la récolte 2016. Pour l'orge, les variétés anciennes continuent de décliner tandis que les variétés récentes se classent dans le top 5, dont Etincel (plus de 30 % des surfaces). En blé dur, deux variétés occupent à elles seules les deux tiers des surfaces.
Exportations vers le Royaume-Uni
Face à une actualité marquée par le Brexit, FranceAgriMer a présenté au conseil spécialisé un bilan du commerce agro-alimentaire entre la France, l’Union européenne et le Royaume-Uni. Le solde des échanges agro-alimentaires de la France avec le Royaume-Uni est structurellement excédentaire.
Le premier poste d’exportation est constitué par les boissons alcoolisées, suivi des produits laitiers notamment des fromages, puis des préparations à base de céréales (biscuits, pains spéciaux...). Les exportations de céréales françaises en grain vers le Royaume-Uni restent modestes, comparées aux exportations vers d’autres pays d’Europe du Nord ou du Sud ; elles sont essentiellement constituées de maïs et, en blé, dépendent largement des récoltes britanniques. Les préparations à base de céréales (farine, amidon, fécule, pains, pâtisseries, biscuits…) représentent un poste d’exportations plus important vers le Royaume-Uni que les céréales à l’état brut.
La progression régulière de ce poste est surtout due à la croissance des exportations de biscuits et produits de la pâtisserie industrielle. L’Union européenne constitue le principal partenaire commercial du Royaume-Uni, pour l’importation comme pour l’exportation de céréales. Si le Royaume-Uni importe principalement du blé meunier et du maïs, il exporte aussi du blé fourrager et de l’orge, principalement à destination de ses voisins européens.