Le coronavirus a réduit drastiquement la demande en pétrole, et le conflit entre l’Arabie Saoudite et la Russie autour d’une réduction de la production s’éternise. Le cours du pétrole est donc au plus mal depuis de longues semaines. Mais Donald Trump a réussi l’exploit de faire flamber le cours du pétrole à lui seul, armé seulement d’un tweet !
Selon le président américain, la Russie et l’Arabie saoudite seraient proches d’un accord, et pourraient baisser leur production d’environ 10 millions de barils par jour, voire même plus.
« Je viens de parler à mon ami MBS (Prince héritier) d'Arabie saoudite, qui s'est entretenu avec le président Poutine de Russie, et j'attends, et j'espère qu'ils réduiront [la production de pétrole] de 10 millions de barils environ, et peut-être beaucoup plus. Si cela se produit, ce sera génial pour l'industrie du pétrole et du gaz ! »
Just spoke to my friend MBS (Crown Prince) of Saudi Arabia, who spoke with President Putin of Russia, & I expect & hope that they will be cutting back approximately 10 Million Barrels, and maybe substantially more which, if it happens, will be GREAT for the oil & gas industry!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) April 2, 2020
Les marchés n'ont pas tardé à réagir : à peine quelques minutes plus tard, le baril de pétrole s’est enflammé pour atteindre des gains allant de 25 à 30 %, ignorant même un démenti du porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
L'euphorie engendrée est parvenue à emporter l’ensemble des oléagineux, y compris le colza européen, dont 70 % de la production est utilisée pour la fabrication du biodiésel.
Si les opérateurs n'y ont vu que du feu, c'est parce que les deux pays ont effectivement plutôt intérêt à s’entendre, étant donné que le secteur du pétrole, représente 75 % de l’économie saoudienne et 25 % de l’économie russe.
Face à l'échec des négociations avec la Russie, l'Arabie Saoudite avait décidé d'ouvrir d'augmenter sa production et a fait baissé les prix. Le pays, qui a un coût de production pour extraire son pétrole largement inférieur à celui de la Russie, arrive pour le moment à tenir le coup, et y voit même l'opportunité de tuer les petits producteurs pour asseoir sa position de premier pays producteur et exportateur de pétrole dans le monde.
Rappelons que Trump et ses tweets, c'est une longue histoire. Déjà au cours de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, les tweets du président des États-Unis avaient, à de nombreuses reprises, eu un impact considérable sur les marchés agricoles.
