Besoins en engrais azotés
Début décembre, 19 % des agriculteurs n'étaient pas couverts

Les prix des engrais azotés se sont envolés en septembre sur les marchés mondiaux (©AdobeStock)
Les prix des engrais azotés se sont envolés en septembre sur les marchés mondiaux (©AdobeStock)

Les prix des engrais azotés n’ont cessé de grimper depuis début 2021, pour ensuite flamber à partir de fin septembre. Quel impact sur vos achats en fertilisants ? Nous vous avons posé la question à l’occasion d’un sondage réalisé entre le 30 novembre et le 7 décembre.

Parmi les 2 391 répondants, vous étiez alors presque un quart à être couverts à moins de 25 % pour la campagne 2021/22, quand environ 58 % d’entre vous étiez couverts à plus de 75 %.

Dès lors, « Comment voyez-vous les semaines qui viennent ? », demandions-nous le 10 décembre sur la page Facebook de Terre-net. Steph Prs note : « Beaucoup se sont positionnés ».

À l’instar de Loïc Séran, Thomas Grieu et Dany Contremoulin. « Ammo 33.5 et soufré commandé au printemps et urée commandée en mai 2020 », écrit le premier. Le second est « couvert en totalité depuis le printemps : azote liquide, ammo 27 et azote soufré ». Quant au troisième, « perso l’engrais est sous le hangar, commandé au mois de juin ».

D’autres ne sont pas approvisionnés, faute de trésorerie, ou trop pris par le travail pendant l’été pour se pencher sur le marché des engrais. Sans compter les problèmes logistiques relevés ça et là depuis quelques semaines.

« On s'adaptera comme on a toujours fait »

Alors, quelle stratégie et quelles perspectives pour ceux qui ne sont pas, ou peu couverts ? « Pas compliqué, on fait l'impasse », répond Michel Hoffstetter. « En ce qui me concerne j’attends quelques mois pour voir si ça part à la baisse », ajoute Franck Laigneau. « On s'adaptera comme on a toujours fait, quitte à revoir nos rendements à la baisse », commente Ayhan Ayar.

Sur Terre-net, le lecteur jpg analyse : « nous allons vers une expérimentation grandeur nature de la décroissance de la production de denrées alimentaires, pour ma part je pense que ça va être léger comme choc, une petite impasse par ci, une baisse par là, on va réussir à limiter les dégâts mais ça va nous donner une idée du désordre que ça peut éventuellement générer ».

D’autres manifestent leur inquiétude. Fin novembre, nico écrivait ainsi : « (…) les trésoreries vont être mises à mal par l'explosion du coût des intrants. Sur ma région la banque verte ne prête en cours terme que sur 400 euros par hectare, ça ne couvre que la fertilisation azotée ».

L’éleveur Romain Bail s’alarme : « L’année dernière, avec l’ammo à 356 € on avait un blé à 228 €… C’est déjà trop cher pour les éleveurs !!! Alors si on répercute l’ammo de cette année à 700 € sur les prix de vente des céréales on tue l’élevage hors-sol français, c'est pas plus compliqué… ».

Plusieurs lecteurs présagent une année 2022 compliquée : « Le problème, c’est que l’année prochaine on achètera cher et si les céréales retombent brutalement, on sera dans la mer…de ! », résume Dany Contremoulin.

Phil59 conclut : « Tout ce qu'il faut espérer, c'est que la récolte 2022 ne sera pas comme 2016, année merdique avec des rendements en blé qui plafonnaient à 50 q/ha à cause du manque de luminosité. L'investissement serait terrible pour une recette si faible ».

Et vous, dans quelle situation êtes-vous ? Comment voyez-vous les semaines qui viennent ?

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