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Carbon farming : des marchés sources de revenus pour les agriculteurs (Agritel)

D’après l’Inrae, c’est en grandes cultures – où le stock actuel est le plus faible – que réside le plus fort potentiel de stockage additionnel de carbone : 86 % du total en 2019. (<a href="https://stock.adobe.com/fr/contributor/202585040/alexlukin?load_type=author&prev_url=detail" target="_blank">©alexlukin</a>, AdobeStock)
D’après l’Inrae, c’est en grandes cultures – où le stock actuel est le plus faible – que réside le plus fort potentiel de stockage additionnel de carbone : 86 % du total en 2019. (©alexlukin, AdobeStock)

L'événement Paris grain conference, organisée par ArgusMedia/Agritel fin janvier, a donné lieu à des échanges sur la valorisation du Carbon farming, c'est-à-dire les pratiques agricoles liées à la fixation du carbone dans les sols.  

Agritel revenait sur le sujet quelques jours plus tard dans un communiqué, indiquant que « les promesses des marchés du carbone et des crédits carbone sont attractives » : faisant « le lien entre les pratiques agricoles et les acteurs économiques qui réorientent leurs investissements », ces marchés sont « sources de revenu pour les agriculteurs ».

Le cabinet rappelle qu’il y a « beaucoup d’innovations sur ces marchés en ce moment ». Suite à la pandémie de Covid, les secteurs alimentaires et de l’énergie prennent de fait « plus d’importance aux yeux des investisseurs » et les crédits carbone financent aujourd’hui des projets de stockage du carbone dans divers domaines – agroécologie, agriculture régénérative, reforestation… – partout dans le monde.

Lydia Sheldrake, directrice de la plateforme Voluntary carbon markets integrity initiative, expliquait lors de la Paris grain conference que le marché volontaire du carbone devrait s’élever en 2030 à 50 milliards de dollars (Md$) par an à l’échelle mondiale, alors qu’il atteignait 2 Md$ en 2021, « ce qui ouvre des perspectives pour le financement de l’agriculture ».

Elle a aussi souligné l’importance de la transparence dans ce domaine, et noté « que les entreprises ont besoin de références validées et certifiées pour que leurs efforts d’investissement soient reconnus ».

Manon Vibert, la représentante de TerraTerre – qui met en relation 2 000 agriculteurs avec des entreprises – a expliqué que « sur 45 à 55 euros, la valeur actuelle de la tonne de CO2, 35 à 40 euros rémunèrent l’agriculteur pour chaque tonne de CO2 économisée ».

Des solutions adaptées aux enjeux locaux

Selon les enjeux locaux, « différentes solutions de Carbon farming sont mises en place », poursuit le communiqué. À l’instar de l’organisme certificateur Control union, qui suit près de 50 000 exploitations agricoles dans le monde et « prône une approche globale (carbone, eau, énergie) pour développer des systèmes viables qui créent de la valeur ».

Ou du fournisseur d’intrants ETG, qui apporte jusque 350 $/ha à 3 millions de producteurs en Afrique « en combinant divers programmes de financement du carbone ». Ou de la société Hartree partners (énergie, commodités), qui développe des solutions de compensation carbone pour, notamment, réduire la déforestation.

Tous notent la spécificité des marchés du carbone agricole, qui « s’inscrivent dans la durée ». « Ces marchés du carbone, comme ceux des biocarburants et du biogaz, mettent un peu plus l’agriculture au centre des enjeux énergétiques et climatiques », souligne pour sa part Michel Portier, directeur d’Agritel.

Le 16 février, ArgusMedia a par ailleurs lancé des prix sur trois marchés volontaires du carbone - couvrant les secteurs de la réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts, des énergies renouvelables, des réchauds écologiques – et sur cinq projets situés au Brésil, au Zimbabwe, en Indonésie et au Cambodge. L’objectif : « apporter de la transparence au commerce dans ce secteur émergent et soutenir son développement ».

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