Apparition de taches physiologiques après une forte amplitude thermique
Suite aux fortes températures de la mi-avril ou de ces derniers jours, des taches physiologiques peuvent apparaître. Certaines variétés sont plus marquées que d’autres. Dans ce cas, toute la parcelle est concernée et peut présenter une coloration jaune. Ces réactions climatiques sont parfois plus marquées suite à une application de fongicide. Les feuilles touchées correspondent aux étages foliaires présents au moment de la variation climatique. Les symptômes présentent également une certaine variabilité selon les espèces et peuvent parfois évoluer en petites taches ovales brunes nécrosées, cerclées ou non de jaune. Le blé dur est très marqué. Hormis ces dessèchements, les tissus foliaires sont toujours vivants et actifs.
Pour confirmer le diagnostic des taches physiologiques :
- Bien observer la localisation des symptômes (étage foliaire, progression, positionnement sur le limbe, traversée de la feuille…) + observer à la loupe de poche.
- Si hésitation, passer les feuilles en « chambre humide » pour faire sporuler si pathogène (voir la figure ci-dessous).
- Après 48 h, à la loupe de poche ou binoculaire => pas de sporulation, ni de pycnides.
Des viroses courantes dans les parcelles
Des symptômes de virose sont régulièrement observés cette année. Sur orge, l’identification est facilement réalisable : moutonnement de la culture, jaunissement global, nanisme marqué… Sur blé, l’identification est plus délicate car les plantes ne sont pas nanifiées. Le symptôme le plus discriminant est le jaunissement et/ou rougissement de la pointe des feuilles. Les symptômes apparaissent par foyer mais parfois on observe des plantes touchées de façon isolée çà et là dans toute la parcelle.
Des symptômes de rouille jaune à surveiller
La rouille jaune apparaît depuis quelques semaines notamment sur les variétés Oregrain et Advisor. On observe des foyers de petite surface (1 m²), jaunes de loin, nettement délimités. Ces foyers peuvent ensuite infester toute la parcelle. Sur les feuilles supérieures, les pustules jaunes parfois orangées sont alignées entre les nervures, jusqu’à dessiner des stries. Les pustules sont souvent de petite taille. Des taches chlorotiques allongées dans le sens des nervures et sans pustules peuvent également être rencontrées : les pustules sont encore en incubation. Dans ce cas, chercher des plantes avec présence de pustules caractéristiques.
Des carences en soufre apparaissent suite aux fortes précipitations
Malgré les apports de soufre réalisés en sortie d’hiver, il est possible de voir des carences cette année, notamment dans les parcelles en pente. Les précipitations de mars ont été abondantes et ont pu lixivier une partie du soufre apporté. Les zones atteintes sont réparties en foyers et parfois par bandes, correspondant au recoupement de passages pour l'épandage d'azote car les zones surfertilisées en azote extériorisent en premier la carence. Les feuilles ont un aspect vert pâle parfois plus marqué à la base du limbe. Des stries jaunes ou vert clair sont observées le long des nervures.
Le diagnostic est à confirmer par analyse de la plante au stade floraison (2e et 3e feuille sous l’épi). Le seuil de carence en soufre se situe à 0,20 % de la matière sèche (taux normal entre 0,25 et 0,30 % de MS). Attention à respecter rigoureusement le stade.
Mosaïques : à ne pas confondre avec une carence
La mosaïque est visible sur blé dur depuis plusieurs semaines. Les conditions climatiques de l’année ont été favorables aux contaminations. La maladie provoque de nombreux symptômes qui n’apparaissent pas de façon systématique. La répartition est proche de celle d’une carence avec foyers parfois allongés dans le sens du travail du sol. La totalité de la parcelle peut être atteinte. Des tirets chlorotiques répartis irrégulièrement et parallèles aux nervures apparaissent sur les feuilles. Un nanisme de la culture peut être observé, uniquement pour le virus VMC (virus de la mosaïque des céréales) avec un retard à la montaison. Enfin, le système racinaire est souvent réduit. Le diagnostic se confirme par analyse virologique.
Une chute des feuilles causée par Géomyza
Autres causes de jaunissement
Dans les parcelles hydromorphes, on peut observer des jaunissements liés à de l’asphyxie racinaire et/ou à une carence en azote. Dans d’autres parcelles les jaunissements sont attribués au piétin échaudage. Enfin, des symptômes de phytotoxicité herbicide peuvent aussi être observés sur les feuilles les plus basses.