Un cycle de développement favorisé par les conditions climatiques de l’année
Ce ravageur passe une grande partie de son cycle dans le sol. Après s’être développées dans les épis, les larves tombent au sol et entrent en diapause : elles pourront ressortir dès la campagne suivante ou bien attendre plusieurs campagnes jusqu’à ce que les conditions soient propices (hiver froid avec 112 jours à moins de 10°C). En sortie hiver, à la faveur d’une augmentation de la température et d’un sol humide, les larves gagnent la surface du sol pour éclore. Les adultes entament leur vol, s’accouplent, et les femelles viennent ensuite pondre dans les épis de blés. C’est à ce moment précis que la lutte peut être mise en œuvre.
Les larves de cécidomyies se développent ensuite dans les fleurs et s’alimentent du grain en formation. Dans le nord-est de la France par exemple, en cas de fortes attaques, la nuisibilité peut atteindre 5-10 q/ha : on estime souvent les pertes de l’ordre de 1 q/ha pour une larve par épi.
Cette année, les conditions durant l’hiver ont été favorables à la diapause des larves de cécidomyies (> 112 jours à moins de 10°C) et à l’émergence des adultes (augmentation de la température et sol humide, principalement en avril-mai).
Bien observer
Dès le début de l’épiaison, placer une cuvette jaune (« cuvette colza ») dans la parcelle, remplie d’eau et de « liquide vaisselle » : le bord supérieur de la cuvette doit être positionné au niveau de la base des épis.
Le relevé de la cuvette devra être effectué tous les jours ou tous les deux jours : le seuil de risque est atteint dès que les captures sont au nombre de 10 cécidomyies/cuvette sur 24 h ou bien 20 cécidomyies/cuvette sur 48 h.
Une fois ce seuil atteint, il est conseillé de revenir le soir même sur la parcelle pour observer s’il y a des femelles en position de ponte et ainsi positionner l’insecticide.
Attention : la cuvette jaune est un indicateur global permettant de cibler le début du vol des cécidomyies. La présence significative d’insectes (augmentation brutale du nombre d’insectes piégés + observation visuelle) permet de déclencher un traitement.
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Cécidomyie orange adulte en position de ponte et sur fond blanc après piégeage (©Arvalis-Institut du végétal) | Larve de cécidomyie orange (©Arvalis-Institut du végétal) |
Quels insecticides autorisés ?
Les insecticides utilisables sont tous des produits de contact et visent l’adulte : ils ne seront donc efficaces qu’en présence du ravageur, lors des vols/pontes. Même lorsque les conditions sont optimales, la lutte insecticide ne présente qu’une efficacité moyenne de 35 %.
En cas de vols répétés, une ré-intervention peut se justifier si les conditions ci-dessus sont de nouveau réunies (à noter la persistance d’action des produits n’excédant pas trois jours, inférieur à la durée du vol de la cécidomyie qui peut durer 15 jours).
Valoriser les tolérances variétales
Compte tenu de son cycle, une parcelle fortement touchée une année a de fortes chances de l’être à nouveau les années suivantes. Les précédents blés et les sols argileux et de craie sont également plus sensibles.
Sur ces parcelles les plus à risque, le principal moyen de lutte réside dans la tolérance variétale.
La résistance variétale est de deux sortes :
- Antixénose : inhibition de la ponte des femelles (caractéristique physique ou chimique (répulsif) de l’épi).
- Antibiose : production d’acide phénolique inhibant le développement de la larve.