Le résultat net annuel s'établit à 44 millions d'euros environ à fin septembre, contre 119 lors de l'exercice précédent, ont annoncé lundi les dirigeants du groupe coopératif. « Le marché mondial a été excédentaire en 2014/2015 pour la cinquième année consécutive », avec « des niveaux de stocks très élevés », a expliqué Jean-François Javoy, secrétaire général en charge des finances lors d'une conférence de presse.
Les prix mondiaux du sucre ont donc poursuivi leur baisse. Le marché a également souffert de la crise au Brésil, 1er producteur mondial de sucre, avec notamment une forte dévaluation du real. En outre, le marché de l'éthanol (biocarburant fabriqué notamment à base de betterave), autre activité du groupe, s'est montré « aléatoire et volatil » avec une « surcapacité de production en 2014/2015 », a expliqué Jean-François Javoy. Le chiffre d'affaires est en baisse de 8 % à 1,7 milliard d'euros.
Cristal Union avait prévu l'an dernier que la chute des cours mondiaux pèserait sur ses bénéfices pendant encore deux ans. Le groupe se montre toutefois confiant pour le plus long terme, soulignant une « reprise légère » des prix du sucre dans l'UE, où cette matière première est encore soumise à des quotas de production, qui seront levés en octobre 2017.
Dans cette optique, Cristal Union prévoit d'augmenter de 20 % sa production. Pour trouver de nouveaux débouchés, le groupe axe sa stratégie commerciale vers les zones de l'UE déficitaire en sucre comme le Royaume-Uni, l'Irlande, l'Italie et la Grèce. Il prévoit d'augmenter ses activités liées à l'éthanol, au raffinage et à la chimie du végétal.
Deux usines fabriquant des produits dérivés du sucre, isobutène (un biocarbuant) et plastique biodégradable doivent voir le jour en Champagne en 2018, pour un investissement total de 190 millions d'euros.
Le président du groupe, Olivier de Bohan, a souligné que Cristal Union « n'était pas à vendre », alors qu'un rachat par le groupe allemand Nordzücker a été évoqué en début d'année dans la presse.
