« La réunion qui devait se dérouler le vendredi 11 est reportée au mardi 15 décembre, car de nouveaux éléments sont à prendre en compte », a indiqué à l'AFP Lionel Cavennes, secrétaire du comité de groupe (CGT), confirmant, comme la direction, des informations de presse. Ce conseil de surveillance de Tereos, qui vient d'être renouvelé d'un tiers, devait élire vendredi son président, une échéance qui a suscité l'émoi de plusieurs organisations syndicales, qui affirmaient craindre des fermetures de sucreries en cas de changement de gouvernance.
Parmi ses membres, trois coopérateurs « frondeurs », susceptibles de renverser la présidence actuelle et de prendre le contrôle du groupe, ont été condamnés le 26 novembre pour dénonciation calomnieuse, un jugement « devenu définitif » faute d'appel, selon M. Cavennes. Or, la charte de gouvernance de la coopérative Tereos impose aux membres du conseil de surveillance « de présenter leurs démissions » en cas d'infraction à la loi, a-t-il affirmé. Contactés par l'AFP, les coopérateurs concernés n'avaient pas répondu dans l'immédiat.
La direction du deuxième groupe sucrier mondial voit sa stratégie contestée depuis plusieurs années par une partie de ses 12 000 agriculteurs-coopérateurs, représentés au sein de son conseil de surveillance. Ces agriculteurs, planteurs de betteraves à sucre, désignés comme des « frondeurs » au sein de la coopérative, estiment que la stratégie de diversification du groupe, en particulier dans les céréales, ne rapporte pas suffisamment. « Pour un groupe de cette taille, on ne peut pas faire face à une crise de gouvernance tous les ans, c'est pas sérieux auprès de nos clients et des banques », a déclaré à l'AFP M. Cavennes.