En avril 2020, à la suite de la rupture d'une digue qui retenait les eaux de lavage de betteraves d'une usine Tereos à Escaudoeuvres (Nord), près de Cambrai, quelque 100 000 m3 de liquide noirâtre - essentiellement des matières organiques - s'étaient déversés, notamment dans l'Escaut qui traverse la France, la Belgique et les Pays-Bas.
Après avoir constaté une mortalité très importante des poissons, la Belgique avait accusé la France de « négligence » pour n'avoir pas « signalé » cette pollution, la Wallonie évoquant une « catastrophe environnementale ».
Le 30 juin, un comité de pilotage installé avec « les élus locaux, les partenaires wallons et flamands, l'entreprise sucrière Tereos et l'ensemble des acteurs concernés » a fait aboutir « la procédure de responsabilité environnementale à la suite d'un accident industriel ayant provoqué une dégradation des espaces naturels », indique la préfecture dans un communiqué.
« L'arrêté du 31 août 2021 prescrit à l'entreprise Tereos la restauration de 10 ha de terrains situés à proximité du linéaire de l'Escaut afin de recréer des zones favorables à la reproduction piscicole (restauration de frayères, de zones humides, reconnexion de bras morts) », selon le communiqué.
L'entreprise devra notamment restaurer deux sites - les berges de l'Erclin, le long des terrains de Tereos et le bras mort de Rodignies, proche de la frontière belge - et mener des études complémentaires pour proposer des sites supplémentaires.
« L'arrêté reprend l'ensemble des mesures que nous avions proposées », a réagi pour l'AFP la direction de communication de Tereos.
Elle s'est félicitée « d'un dossier bien mené en co-construction avec la préfecture et les comités d'expertise et toutes les associations et les services administratifs », pour permettre « de reconstituer faborablement le développement des poissons dans certaines parties de l'Escault ».