Encore peu représentés, ils se développeront sous certaines conditions

La stimulation des défenses naturelles des plantes est une option pour aller vers la réduction de l’utilisation de produits phytos conventionnels. Les biostimulants peuvent être un moyen pour limiter les apports en engrais minéraux. (©Terre-net Média)
La stimulation des défenses naturelles des plantes est une option pour aller vers la réduction de l’utilisation de produits phytos conventionnels. Les biostimulants peuvent être un moyen pour limiter les apports en engrais minéraux. (©Terre-net Média)

Les produits de stimulation ont fait leur apparition sur le marché des intrants agricoles de fertilisation et de protection des plantes il y a quelques années. Face à un facteur externe affectant la production, ces produits entendent agir sur la capacité des systèmes biologiques à s’adapter. De nombreux termes sont employés pour les désigner selon leur origine ou leur mode d’action. Une étude réalisée en 2014 par Bio by Deloitte et Rittmo Agroenvironnement à la demande du ministère de l’agriculture éclaire quant à l’offre en produits de stimulation.

Malgré la pléthore de termes existants, ils peuvent être classés en deux catégories. La première, les Stimulateurs de défense des plantes (SDP), regroupe toute substance ou micro-organisme vivant, non pathogène, capable d'enclencher des mécanismes chez une plante qui améliorent sa résistance face à des stress biotiques. Les défenses mises en place permettent de lutter simultanément contre un large spectre de bioagresseurs. Sans action biocide directe, les SDP sont sans effet délétère sur les auxiliaires des cultures. Ils s’utilisent préférentiellement dans des programmes de traitement avec d’autres produits phytosanitaires. Ils permettent de remplacer partiellement les produits conventionnels, ou, au moins, d’espacer et/ou de retarder les traitements. En protection des cultures, ils impliquent le passage d’une logique curative à une logique préventive.

La seconde catégorie regroupe les biostimulants, connus sous différents noms (biofertilisants, activateurs de sol, stimulateurs de croissance, de développement, phytostimulants…) et utilisés dans le domaine de la fertilisation. Ils ciblent la plante, le sol ou les matières fertilisantes et agissent sur la croissance, le développement et la nutrition des végétaux en stimulant les processus naturels pour améliorer/avantager l’absorption et l’efficience des nutriments, la tolérance aux stress abiotiques et la qualité des cultures.

Une efficacité parfois remise en cause

En France, beaucoup de SDP sont étudiés en laboratoire mais peu sont commercialisés. Les premiers avaient été homologués pour le blé (ASM, acibenzolar-S-méthyl et Laminarine). Depuis, l'offre en grandes cultures n’a quasiment pas évolué. La complexité de la procédure est une des raisons de l'absence d’homologation de nouveaux SDPIl n’y a pas de données spécifiques au marché des SDP. Pour donner un ordre de grandeur, le marché français du biocontrôle est estimé à 100 millions d’euros (environ 5 % du marché des produits phytos) et le marché européen à 550 M€, une goutte d'eau au sein du marché mondial des intrants utilisés en production végétale qui atteint 150 milliards d’euros. 

En Europe, les biostimulants représentent un marché d’environ 500 millions d’euros avec près de 3 millions d’hectares traités (en surface développée). Le marché français compte plus de 300 produits. Le développement de l'offre pour les grandes cultures s’est récemment accéléré, notamment sur les créneaux de la teneur en protéines du blé ou de l’amélioration de l’installation de la plantule (effet starter).

La difficulté à démontrer l'efficacité des produits de stimulation en plein champ ne joue pas en faveur du développement du marché. D’autant plus qu'elle est fortement liée à des facteurs physiologiques (stade de développement, type de culture, variétés…) et environnementaux. La controverse autour de cette efficacité vient d'ailleurs principalement du fait que la forte influence de ces facteurs est mal étudiée ou prise en compte lors de l’application.

Une réglementation peu adaptée

D’un point de vue réglementaire, les produits de stimulation relèvent de la catégorie des produits phytopharmaceutiques (PPP) ou Matière Fertilisante et support de culture (MFSC). Il faut souligner que certaines substances actives peuvent être considérées à la fois comme SDP et biostimulant et que certains SDP ont aussi un mode d’action biocide ou antagoniste (micro-organisme compétiteur pour l’espace ou les nutriments des pathogènes). Les substances revendiquant une action dans les deux catégories nécessitent une double homologation. La majorité de celles-ci est aujourd’hui mise sur le marché illégalement car le plus souvent uniquement en tant que MFSC. 

Pour les produits SDP, la réglementation européenne est partiellement harmonisée. Un projet d’harmonisation de la réglementation des MFSC est en préparation. Un point essentiel pour permettre le développement des biostimulants sur le marché européen, et éviter les inégalités entre pays.

L’étude réalisée à la demande du ministère de l’agriculture préconise que l’évaluation des produits de stimulation ne consiste pas uniquement à comparer son efficacité à celle des produits classiques. Les perspectives de développement semblent prometteuses mais leur potentiel doit néanmoins encore être confirmé. La compréhension des facteurs de variabilité de leur efficacité doit être améliorée. Les auteurs recommandent également une évaluation globale prenant en compte l’ensemble des effets, y compris économiques et écologiques. Elle préconise aussi de ne pas écarter l’évaluation de leurs innocuité, toxicité et écotoxicité.

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