Les grosses commandes américaines en soja tirent l'ensemble des céréales à la bourse de Chicago, alors que les exportations américaines de blé « ne sont pas top », a souligné Damien Vercambre, du cabinet Inter-Courtage.
Par ailleurs, évoquant les commandes chinoises de maïs et d'orge en Ukraine, ou de blé en Europe, Damien Vercambre a estimé que la Chine, d'une manière générale, soutient le marché des céréales : « on a l'impression qu'ils sont insatiables et qu'ils sont en train d'acheter tout ce qui est disponible et c'est ce qui donne cette fermeté sous-jacente à tous les marchés ».
Selon le Synacomex, l'association des exportateurs français, « l'Algérie a décidé d'adapter son cahier des charges pour l'achat de blé en vue d'accepter les offres de la Mer Noire », et notamment de blé russe, a rapporté le cabinet Inter-Courtage dans une note.
Une hypothèse qui fait frémir les producteurs français depuis la récolte catastrophique de 2016 et qui a ressurgi ces dernières semaines, après la très mauvaise récolte de cet été.
« Ce qui est bizarre, c'est qu'il n'y a eu aucune communication officielle de l'Algérie », s'est étonné Damien Vercambre Le taux de grains punaisés pour les blés de la mer Noire « serait fixé à 0,5 % (0,1 % pour le blé français) mais le taux de protéines serait supérieur à celui du blé français. Tout cela devrait être officialisé lors du prochain appel d'offres, prévu fin septembre », a rapporté Inter-Courtage.
« Ça ressemble un petit peu à ce que fait l'Égypte qui détaille les qualités différentes en fonction des origines », a commenté Damien Vercambre.
Déjà soumise à une concurrence féroce des pays baltes, la France pourrait ainsi perdre sa suprématie en Algérie, son premier marché hors d'Europe, notamment en raison de sa très faible récolte. En 2016, a rappelé Damien Vercambre, elle avait perdu pied au Maroc, un marché traditionnel qu'elle avait peiné ensuite à reconquérir.
Peu avant 15h45 (13h45 GMT) sur Euronext, la tonne de blé tendre progressait de 1,25 euro sur l'échéance de décembre à 189,25 euros, et de 50 centimes sur l'échéance de mars à 189,50 euros, pour quelque 28 000 lots échangés.
La tonne de maïs, elle, progressait de 1,50 euro sur l'échéance de novembre à 170,25 euros et de 1,25 euro sur l'échéance de janvier à 172,50 euros, pour environ 800 lots échangés.