Des circuits courts pour, notamment, mieux rémunérer les agriculteurs : voilà le principal enseignement que livre la grande consultation citoyenne initiée en mars dernier par la plateforme Make.org, dont les résultats sont dévoilés jeudi 20 juin.
Menée du 26 mars au 31 mai, la consultation nationale #AgirPourMieuxManger a réuni 460 000 participants, ayant procédé à 1 260 000 votes et fait 8 130 propositions.
Le développement des circuits courts « est la solution phare plébiscitée par les citoyens ». Cette piste est « approuvée par 95 % des citoyens pour permettre de mieux rémunérer les agriculteurs, manger de meilleurs produits (locaux, de saison, non-transformés), réduire l’empreinte carbone de notre alimentation.
Selon Make.org, un « consensus fort se dégage autour de la nécessité de modifier nos habitudes alimentaires, en consommant davantage de produits locaux et de saison ». Dans cette logique, le bio n’apparaît plus comme la valeur cardinale du « mieux manger ». « Il reste certes présent de manière transversale dans les propositions, notamment dans le souhait d’une transition vers une agriculture alternative, mais il est concurrencé par la priorité accordée aux produits locaux et de saison, aux valeurs de proximité, de terroir et de “made in France” », note Make.org.
Cette tendance est plutôt encourageante pour les agriculteurs qui, en grande majorité, cherchent à faire évoluer leurs pratiques sans toutefois pouvoir ou vouloir passer en bio.
Autre bonne nouvelle : « la question du prix de l’alimentation ne ressort pas comme une mesure prioritaire » pour les consommateurs. « Bien sûr, les citoyens réclament que les produits sains et notamment le bio soient plus accessibles, mais ces propositions n’émergent pas comme des priorités ni des consensus forts. » Il faut néanmoins rester prudent entre les réponses que les citoyens peuvent donner à une enquête, et leur réel comportement d’achat quand ils font leurs courses alimentaires.
Rejet massif des restrictions imposées, notamment le véganisme
Par ailleurs, « le souci du bien-être animal se manifeste dans le souhait d’un meilleur encadrement de la pêche et de l’élevage ». C’est une tendance de fond que les éleveurs, avec leurs efforts constants pour le bien-être de leurs animaux, ont intégré depuis plusieurs années.
Ceci dit, « les propositions prônant le végétarisme - notamment la question des repas végétariens dans les cantines scolaires - sont les plus controversées de la consultation ». « Malgré les polémiques médiatiques sur les abattoirs, le souci du bien-être animal ne se traduit pas par une condamnation globale de la consommation de viande. Au contraire, les mesures prônant le véganisme et l’arrêt total de la consommation de viande sont très fortement rejetées. »
Prochaine étape suite à cette consultation : au mois d’octobre, la plateforme Make.org compte organiser « des ateliers avec ses partenaires de la société civile pour transformer ces idées en actions concrètes, qui seront déployées sur l’ensemble du territoire à l’horizon 2022 ».