Jeudi 25 février, la France a arraché à l'Egypte la vente de 60 000 t de blé tendre. Une première depuis plusieurs semaines et un volume bien mince comparé aux 120 000 t que le premier importateur mondial de blé a acheté à la Roumanie. Ces dernières semaines, aucun bateau de blé français n’était parti pour l’Egypte. En cause : « un désaccord interne à l’administration égyptienne sur le seuil d’ergot admissible », expliquait encore FranceAgriMer à l’issue du dernier conseil spécialisé pour les céréales, mercredi 17 février. Si bien que plusieurs appels d’offres étaient restés infructueux.
L’office agricole a ainsi révisé une nouvelle fois à la baisse ses prévisions de ventes vers les pays tiers à 11 millions de tonnes, soit 300 000 tonnes de moins que les prévisions du mois dernier.
Début 2016, la France a bien chargé quelques bateaux vers l’Indonésie et la Thaïlande, mais ces débouchés sont loin de compenser le blocage égyptien.
S’agissant des ventes vers l’Union européenne, les perspectives de vente sur l’Italie sont également revues en baisse par rapport aux prévisions précédentes, mais elles sont compensées par une bonne dynamique des acheteurs espagnols.
Reste que, globalement, « le disponible français s'alourdit, laissant augurer un stock de report record de 6 millions de tonnes en fin de campagne ».
L’influenza aviaire plombe la production d’aliments du bétail
Pour le maïs, les opérateurs doivent faire face à un tout autre problème : à cause des mesures pour lutter contre l’influenza aviaire dans les élevages du Sud-ouest, avec notamment les mesures drastiques de vides sanitaires, les perspectives d’utilisation par les fabricants d’aliments du bétail français sont revues à la baisse de 100 000 tonnes, pour passer à 2,8 Mt. Ce volume en moins ne sera pas compensé par l’actuel dynamisme des ventes vers l’Espagne. Les ventes vers l’UE sont revues à la hausse de 75 000 t, pour s’élever à 5,3 Mt.
Pour le blé dur aussi, la conjoncture reste difficile. Les prévisions d’exportation sont révisées à la baisse à 700 000 tonnes (- 50 000 tonnes par rapport au mois dernier) vers l’Union européenne et 450 000 tonnes (- 50 000 tonnes) vers les pays tiers, en raison de l’abondance de blés durs concurrents et très compétitifs, en provenance du Canada principalement mais aussi du Kazakhstan et de Russie. Prévues en hausse de 460 000 t, les perspectives d’utilisation par la semoulerie française ne pourront pas compenser ces difficultés d’exportation.
Les orges s’exportent bien
Dans ce contexte difficile, les orges françaises sont bien les seules à se démarquer. La France pourrait exporter 3,9 Mt, une prévision en hausse de 500 000 t par rapport à celle du mois dernier. La dynamique est déjà bien lancée, puisque 3,2 Mt ont déjà trouvé preneur hors de nos frontières.
« Les orges fourragères françaises trouvent preneur en Arabie saoudite et en Jordanie, tandis que la Chine est aux achats pour les orges brassicoles, précise FranceAgriMer. Ce dynamisme à l’export compense très largement les moindres perspectives de ventes vers l’Union européenne (2,8 Mt soit 0,1 Mt de moins que le mois dernier, à destination des Pays-Bas notamment). Le disponible s’amenuise par rapport au mois dernier. »