Le gouvernement allemand étudie actuellement des propositions visant à arrêter progressivement la production de biocarburants à base de cultures végétales, indiquait en début de semaine l'association allemande de l'industrie des biocarburants (VDB). Il s’agirait de réduire progressivement le taux d’incorporation de biocarburants dans les carburants : 4,4 % en 2023, 2,3 % en 2024, 2,1 % en 2025, zéro en 2030.
La ministre allemande de l'environnement, Steffi Lemke, souhaite en revanche encourager les biocarburants issus de déchets et d’huiles comestibles usagées, souligne Reuters. Selon des sources proches du gouvernement, « il est inacceptable qu'environ 10 Mt de cultures vivrières et fourragères aient été utilisées pour produire des biocarburants en pleine flambée des prix alimentaires », ajoute l’agence de presse.
Pour le VDB, une telle décision irait à l’encontre de la politique climatique du pays et notamment de ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre : dans un communiqué, il écrit qu’arrêter les biocarburants à base de cultures végétales poussera à consommer 9,4 Mt de combustibles fossiles en plus d’ici à 2030, soit « une hausse de 32 Mt des émissions de CO2 du secteur des transports en Allemagne ».
Biokraftstoffe: Umweltministerium will Treibhausgasausstoß um über 32 Millionen Tonnen steigern https://t.co/LkrUupIao0 Bis 2030 würden nach den Plänen des BMUV rund 9,4 Millionen Tonnen mehr fossile Kraftstoffe verbraucht @SteffiLemke@cem_oezdemir@Wissing pic.twitter.com/g4wzyUishd
— Biokraftstoffverband (@Biokraftstoff) January 24, 2023
Le sujet provoque des remous du côté des cours des oléagineux, en faisant peser des risques côté demande. Ce mercredi 25 janvier, le colza perdait 5 €/t sur Euronext à la mi-séance et Marius Garrigue écrivait sur Terre-net : « la filière européenne demeure plombée par la remise en cause des fabrications de biocarburants à partir de cultures végétales en Allemagne ».