Céréalier, Julien Dhaine a investi 40 000 € pour implanter des vignes

Xavier Harlé Julien Dhaine et Marie Dhaine vignerons et Christophe Dubreucq directeur développement et commercialisation Les 130
Xavier Harlé, Julien Dhaine et Marie Dhaine, vignerons et Christophe Dubreucq, directeur développement et commercialisation Les 130 (©Gaëtan Baudoult d’Hautefeuille, Louis Branquart, Paul Corsaut, Antoine Dessens, Arthur Flick)

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C’est à Neuville-Saint-Vaast (62) que nous avons rencontré Julien Dhaine, agriculteur en grandes cultures qui a décidé de transformer 1,5 ha de son exploitation en vignes. Il est pour cela accompagné du groupe Les 130, collectif de vignerons créé par Ternoveo, qui accompagne les agriculteurs du nord de la France à se diversifier dans la viticulture.

L’implantation de la vigne n’étant légale que depuis 2016 dans le secteur, c’est une activité encore toute récente. Après l’implantation en 2020 de 7 500 pieds de Chardonnay, l’agriculteur a réalisé ses premières vendanges à l’automne 2023, en récoltant près de 3 040 kg de raisins, il aspire à atteindre une production de 8 000 kg pour l’année suivante.

40 000 € d’investissement

Pour ce projet, Julien investit 35 000 € dans l’installation des 5 000 pieds de vigne et 5 000 € de matériel en 2020. D’autres coûts sont à ajouter sur une culture pérenne telle que la vigne. Cette dernière est connue pour être aussi chronophage que technique : « un suivi quasi journalier est indispensable pour contrôler la croissance de la vigne et assurer sa pérennité », explique Julien.

Parcelle de Chardonnay dans le Pas-de-Calais
Parcelle de Julien Dhaine, vigneron du collectif Les 130. (© Gaëtan Baudoult d’Hautefeuille, Louis Branquart, Paul Corsaut, Antoine Dessens, Arthur Flick)

« J’ai beaucoup échangé avec mon épouse et mes enfants avant de me diversifier », ajoute l’agriculteur. Son fils qui compte reprendre l’exploitation a apprécié l’initiative de son père et le suit dans ce projet.

La découverte de la vigne

Accompagné par Julien Mabire, technicien commercial agricole chez Ternoveo, Julien Dhaine a développé un itinéraire technique adapté au climat des Hauts-de-France. Pour limiter l’investissement et rester une culture à haute valeur environnementale (HVE), Julien effectue une grande partie du travail manuellement.

Dans cette diversification, Ternoveo apporte un appui important. Les vignes ne représentent que 0,9 % de son assolement total (SAU de 170 ha). L’agriculteur ne s’occupe que de la partie viticole et Ternoveo s’occupe du travail de vinification : « la viti c’est nous, la vini c’est eux », précise Julien Dhaine.

Pourquoi investir ?

Pour l'agriculteur, l’avantage de la culture viticole est sa pérennité. Si elle nécessite un gros investissement de départ, elle permet d’assurer au bout de 4 ans un revenu supplémentaire. Cela permet à l’agriculteur d’optimiser une terre à faible rendements en grandes cultures.

Socialement, « l’implantation de la vigne sur une exploitation permet de lutter contre l’agribashing », estime aussi Julien. La production viticole revalorise l’agriculture de terroir, le vin étant un produit très consommé en France (3,5 milliards de bouteilles en France en 2019, selon le CNIV)

Un partenariat à la hauteur de l’enjeu

Le partenariat agriculteur/vinificateur permet un rachat par le collectif Les 130 de la matière première et d’optimiser la chaîne de production en connaissant la quantité et la qualité du produit. Deux œnologues sont présents pour créer une identité au vin avec deux vins commercialisés aujourd’hui : Azimute et Parallèle 50.

Cuvées Les 130  Azimute et Parallèle 50.
Cuvées Les 130 : Azimute et Parallèle 50. (© Gaëtan Baudoult d’Hautefeuille, Louis Branquart, Paul Corsaut, Antoine Dessens, Arthur Flick)

Dans les mois à venir, d’autres cuvées verront également le jour : Zénith et Fragment. La commercialisation est actuellement réalisée auprès des cavistes, cafés, hôtels, restaurants, bars à vins, ainsi quau sein d'un caveau de dégustation. 50 000 bouteilles ont déjà été produites, l’objectif est d’atteindre 150 000 en 2024 puis 450 000 en 2025. À terme, en 2028, Les 130 ambitionnent de commercialiser 1,5 million de bouteilles avec 200 hectares de vigne. Le chai est amené à évoluer pour pouvoir accueillir ces futurs volumes de raisin.

Une vinification dans une ancienne sucrerie

La création de l’atelier de transformation résulte d’une réhabilitation d’un hangar d’une ancienne sucrerie. Le collectif dispose de 3 200 m² pour leur chai. L’investissement d’un million d’euros est subventionné à hauteur de 20 % par la région Hauts-de-France.

Après les vendanges, le raisin passe dans un pressoir pneumatique et le débourbage permet ensuite de dissocier les dépôts restant du jus dans des cuves de décantation. Enfin, les processus de fermentation et de macération sont réalisés dans différentes types decuves. Ces différents types de contenants apporteront des saveurs particulières et distinctes au produit final.

Cuves en inox de vinification du chai des 130
Cuves en inox de vinification du chai des 130. (© Gaëtan Baudoult d’Hautefeuille, Louis Branquart, Paul Corsaut, Antoine Dessens, Arthur Flick)
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