Une trentaine d'acteurs de la filière céréalière, dont des coopératives, négociants et semenciers, ont signé fin juin une charte dans laquelle ils s'engagent entre autres à former leurs équipes et leurs partenaires et à les sensibiliser à la qualité du blé, ou à s'équiper d'appareils permettant de mesurer la qualité des grains.
« Nos offres sont surtout sur les marchés étatiques (Algérie, Egypte), il faut qu'on s'ouvre sur d'autres marchés », explique à l'AFP Joël Ratel, directeur général de Nord Céréales, deuxième silo portuaire de France basé à Dunkerque, initiateur de la démarche présentée mardi.
« On est de plus en plus challengé par des pays comme l'Allemagne, les pays baltes et aussi bien sûr les origines mer Noire » de Russie et d'Ukraine, souligne M. Ratel.
Si la démarche est selon lui « sans lien aucun avec la récolte catastrophique de l'an dernier », cette récolte et celle de 2014 « ont mis en évidence l'importance des critères de qualité (protéine, humidité, gluten, entre autres) pour parvenir à exporter », souligne Nord Céréales dans un communiqué, ajoutant que « ces problèmes de qualité compliquent la mise en marché » du blé français.
« Avec la baisse des teneurs en protéines des blés français, les parts de marché nationales s'essoufflent au profit de concurrents de plus en plus agressifs disposant de blés plus riches en protéines », ajoute Nord Céréales.
Le Nord de la France est traditionnellement plus réputé pour l'importance de ses rendements que pour la teneur protéinique de ses céréales.
En matière de céréales, la région des Hauts-de-France produit en moyenne entre 5 et 8 millions de tonnes (Mt), dont Nord Céréales exporte en moyenne quelque 3 Mt.
Pour le seul blé, « si la moisson continue comme elle est engagée, on peut espérer exporter autour de 2,5 millions de tonnes » issues de la récolte en cours, estime M. Ratel, rappelant que les Hauts-de-France avaient exporté quelque 2,2 Mt en 2015/16 contre seulement 1,1 million Mt lors de la dernière campagne.
Pour les années à venir, les principales cibles sont les marchés privés en Afrique de l'Ouest, en Libye, ou encore en Iran. Autant de débouchés dont la France est aujourd'hui totalement absente, selon M. Ratel.