Nicolar, Roumanie : « Pour s'en sortir, il faut être entreprenant ! »

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Dès le renversement de CeausescuNicolar, porcher dans un kolkhoze roumain, acquiert des terres pour seulement 200 à 300 €/ha sachant qu'aujourd'hui, elles en valent 6 000 à 10 000 ! Il loue la trentaine d'hectares rendus à sa famille et achète son premier tracteur, avec lequel il cultive aussi les fermes voisines. Tout en continuant son activité à la porcherie, il crée un magasin de matériel de construction. « On bossait énormément avec ma femme pour à peine nourrir nos enfants. J'ai compris qu'il fallait être entreprenant pour s'en sortir », confie-t-il. 

Alors en 2000, il arrête le porc pour ne faire que des cultures. Il transforme le magasin en concession agricole et construit un silo de 500 t avec des villageois. Progressivement, il agrandit l'exploitation : 550 ha en 2005, puis 1 250 ha en 2010 pour atteindre 3 000 ha actuellement. À 63 ans, l'agriculteur dégage un chiffre d'affaires de 11 M€ et fait vivre 48 familles, soit la moitié de son village. 

« 70 % de notre alimentation est importée »

L'entrée de la Roumanie dans l'Union européenne a permis de « développer son agriculture ». « Nous avons touché beaucoup d'aides pour cela, ainsi que pour préserver la ruralité. C'est très positif. Les filières se sont organisées avec des normes plus strictes », reconnaît le producteur, qui pointe l'absence quasi totale d'outils de transformation. Tout est à mettre en place, « 70 % de notre alimentation est importée », insiste-t-il.

Celui-ci se réjouit que ses deux fils de 30 et 34 ans l'aient rejoint dans la société. « Ils reprennent des parts au fur et à mesure qu'ils le peuvent, et sont intéressés au résultat », explique Nicolar. Car en Roumanie, comme dans les autres pays européens, le renouvellement des générations d'agriculteurs est difficile. Partout, les  raisons sont similaires : surcharge de travail, manque de revenu, trop de contraintes et de risques, image dévalorisée, critiques sociétales... « Les conditions climatiques, en particulier, sont très aléatoires. 2019 et 2020 ont été deux mauvaises années avec la sécheresse car je n'ai pas de système d'irrigation comme la majorité des exploitants agricoles ici. Les rendements ont été divisés par deux, voire dans certains cas, il n'y a pas eu de récolte. Même si j'assure toutes mes productions, le coup est dur à digérer. »

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