La Seine sera fermée à toute navigation en région parisienne « du 20 au 26 juillet » pour préparer la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques et paralympiques (JPO), a précisé le préfet de la région Île-de-France Marc Guillaume en conférence de presse aux côtés du ministre, le 15 février.
Le nombre de jours d'interruption de la navigation passe ainsi de dix jours à six jours et demi, avec une réouverture de la circulation à la fin de la cérémonie d'ouverture, dans la nuit du 26 au 27 juillet.
Ce nouveau calendrier « permet de répondre directement à la première préoccupation (des céréaliers), celle de pouvoir transporter quand même, le plus souvent possible, le plus longtemps possible en dehors des périodes plus restreintes », a estimé le ministre de l'agriculture, Marc Fesneau.
Il a reconnu que « pendant un mois et demi, il y aura des perturbations » pour le transport céréalier, en pleine période de moissons.
« Les mesures sont intéressantes, sont positives », a jugé le président d'Intercéréales, Jean-François Loiseau, à la conférence, appelant les services de l'État à poursuivre le travail pour « améliorer quelques points, notamment pendant les arrêts ».
Stationnement des barges, ouverture des écluses
En lien avec Haropa Port et Voies navigables de France, des zones prioritaires ont été définies pour permettre l'amarrage des barges céréalières entre les périodes d'ouverture de la circulation sur la Seine, précise le ministère.
Quatre-vingt-quatorze places de stationnement ont ainsi été identifiées en amont de la zone temporairement inaccessible et 177 seront prévues en aval pour « absorber l'intégralité du trafic habituel à cette période, qui est d'environ 250 bateaux », a détaillé le ministre.
« L'État a également satisfait la demande d'allongement des horaires d'ouverture des écluses », qui fermeront à minuit et non plus à 20h comme décidé auparavant, sur la période des Jeux, a-t-il complété.
Le ministère a aussi annoncé la mise en place d'un guichet unique pour traiter d'éventuelles difficultés rencontrées par les opérateurs économiques pendant la période des Jeux. Et la préfecture va se pencher sur des mécanismes de compensation en cas de préjudices subis par les céréaliers.
« On espère qu'avec les mesures qu'on prend, on limite au maximum » les risques de pertes, a déclaré Marc Fesneau.
Je me félicite du protocole d’accord trouvé entre la @Prefet75_IDF et la profession céréalière dans le cadre de la cérémonie d’ouverture et pendant les épreuves des @jeuxolympiques de @Paris2024.
— Marc Fesneau (@MFesneau) February 15, 2024
Ce protocole permettra d’assurer à la fois la sécurité des festivités et la… pic.twitter.com/H00iXMhQZN
Un million de tonnes de céréales circule sur la Seine durant l'été
Les céréaliers avaient d'abord craint une fermeture sur toute la période des JO, ce qui « aurait coûté 500 millions d'euros à la filière, avec des surcoûts dans les sites de stockage, les silos, pour le transport, la main d'oeuvre... », s'était inquiété en janvier Jean-François Lépy, responsable des questions logistiques pour Intercéréales.
La Seine est un axe « compétitif » et « très important logistiquement », a rappelé Jean-François Loiseau. Trois millions de tonnes de céréales y circulent chaque année, dont un million sur la seule période estivale.
Alors que, sous l'effet du réchauffement climatique, les moissons sont avancées chaque année, les premières orges vont arriver dès début juillet, suivies par le blé et le colza, auxquels succèderont fin août-début septembre les premiers tournesols et maïs.