Dans les grandes régions du nord et de l’est de la France, nous avons connu des périodes de levée du colza très étalées en fonction de l’arrivée de pluies favorables. Par chance, l’automne 2022, avec ses températures exceptionnellement douces et ses pluies régulières, a permis aux parcelles de colza d’avoir une croissance dynamique et continue jusqu’au mois de novembre. Même les parcelles qui ont levé tardivement au mois de septembre présentent dans l’ensemble des biomasses correctes.
En moyenne, dans notre réseau de pesées de colza, les biomasses à l’entrée de l’hiver étaient d’un bon niveau et supérieures à l’année dernière. Les Hauts-de-France présentent cependant des biomasses légèrement en retrait. Comme on peut le constater sur le premier graphique, la défoliation est également importante cette année avec une perte moyenne de plus de 30 %
Ces pertes de feuilles s’expliquent par l’arrivée d’un épisode de gel à la mi-décembre qui a favorisé la sénescence naturelle des feuilles et un arrêt de croissance à cette période.
Comme souvent, les gros colzas (biomasse supérieure à 2 kg/m² à l’entrée de l’hiver) présentent les plus fortes défoliations avec une perte de biomasse de plus de 40 %, comme on peut le voir sur le graphique n°2.
Ces biomasses de sortie hiver ont été réalisées au début du mois de février et ne prennent pas en compte les effets des gelées récentes. Il sera important d’ observer les parcelles au retour des conditions douces pour évaluer l’impact sur les colzas.
Je pensais réhausser ma #cuvettejaune : mais ce #colza est bloqué. Pas d’eau ??? en février puis de bonnes gelées ?? matinales freinent cette parcelle.
— Emmanuel BONNIN (@BONNIN1402) March 2, 2023
A moins que les #FenêtreOuverte ne perturbe la reprise mon Complice? ?? #CSFB pic.twitter.com/XHaFPvNFeC
Suivre le conseil de la réglette colza azote en toutes situations
Le colza a la capacité de mettre en réserve l’azote dans ses organes (feuilles, tiges, racines) pendant l’automne puis de le remobiliser dès la reprise de végétation au printemps. Ainsi, un gros colza aura absorbé plus d’azote qu’un petit colza et la dose à lui apporter au printemps sera réduite pour un même objectif de rendement. Lors d’une défoliation importante, la moitié de la quantité d’azote contenue dans les feuilles tombées au sol sera remobilisée au printemps pour le colza. Il est important de tenir compte de cette perte de feuilles car elle peut représenter une économie d’azote de plusieurs dizaines d’unités.
Même si il ne pleut pas (ah si, 1mm il y a quelques jours ??), on voit bien sur quelles parcelles de #colza l’azote a été appliqué ..
— Val’epi, service agronomie (@val_epi) February 24, 2023
Comme quoi .. pic.twitter.com/a3Nr4VrTdq
Les préconisations de dose totale à apporter cette année sont, en général, plus faibles que les années précédentes. La Réglette azote colza est l’outil indispensable pour le calcul de la juste dose d’azote à apporter au printemps. Une sur-fertilisation au printemps n’entraîne pas d’augmentation de rendement, mais impacte défavorablement le taux d’huile et augmente le risque de fuite d’azote.
Comme on peut le voir sur la synthèse des essais azote, l’apport de 45 u N supplémentaires dégrade la teneur en huile de ½ point.
De nombreux essais montrent que des colzas à fortes biomasses ne remettent pas en cause les calculs de la réglette azote colza, même en cas de dose conseillée nulle ou très faible. Voici 2 situations locales qui l’illustrent :
Auteur : Mathieu Dulot, Terres Inovia.