Céréales ukrainiennes interdites en Pologne et Hongrie : « inacceptable » (UE)

Suite aux décisions hongroise et polonaise d'interdire les importations agricoles d'Ukraine, la Commission européenne a déclaré que ce type d'"actions unilatérales" n'étaient pas acceptables. (©AdobeStock)
Suite aux décisions hongroise et polonaise d'interdire les importations agricoles d'Ukraine, la Commission européenne a déclaré que ce type d'"actions unilatérales" n'étaient pas acceptables. (©AdobeStock)

L'Union européenne avait suspendu en mai 2022, pour un an, les droits de douane sur tous les produits importés d'Ukraine et s'était organisée pour lui permettre d'exporter ses stocks de céréales après la fermeture des voies maritimes par la mer Noire suite à l'invasion du pays par la Russie.

Les États européens voisins ont vu augmenter les arrivées de maïs, blé ou tournesol d'Ukraine, moins chers que les productions de l’UE. Cela a provoqué la saturation des silos en raison de problèmes logistiques et fait chuter les prix et les ventes à l’échelle locale, conduisant à des manifestations d'agriculteurs et à la démission du ministre polonais de l'agriculture.

Le 20 mars, la Commission européenne annonçait un soutien d’urgence de plus de 55 millions d’euros à destination de trois des pays déstabilisés par cet afflux de produits agricoles ukrainiens : la Pologne, la Roumanie et la Bulgarie. Quelques jours plus tard, la Hongrie et la Slovaquie se joignaient à ces trois pays pour demander à la Commission des financements supplémentaires.

Affirmant vouloir protéger leurs agriculteurs, la Hongrie et la Pologne ont alors annoncé, samedi 15 avril, interdire jusqu'au 30 juin les importations de produits agricoles depuis l'Ukraine. Pour Varsovie, l'interdiction s'appliquera aux importations de céréales, sucre, viande, fruits et légumes, lait, œufs et autres produits alimentaires. Pour Budapest, il s'agit des céréales, oléagineux et plusieurs autres produits.

La Slovaquie aurait fait la même annonce ce lundi 17 avril et la Bulgarie l’envisage, indiquent plusieurs médias locaux.

Cette décision a fait réagir la Commission européenne, qui a indiqué dans un communiqué avoir « demandé des informations supplémentaires aux autorités compétentes pour pouvoir évaluer ces mesures », notamment leurs fondements juridiques.

« Il est important de souligner que la politique commerciale relève de la compétence exclusive de l'UE et que les actions unilatérales ne sont pas acceptables », insiste la porte-parole de l'exécutif européen, Miriam Garcia Ferrer. « En ces temps difficiles, il est crucial de coordonner et d'aligner toutes les décisions au sein de l'UE », a-t-elle ajouté.

En 2022, la valeur des importations européennes de produits agricoles ukrainiens a bondi de 88 % sur un an (à 13 milliards d'euros), tirée notamment par les céréales, avec des importations décuplées (en volume) de blé ukrainien, selon les chiffres de l'UE.

Le ministère ukrainien de la politique agricole a « regretté » samedi la décision de Varsovie. « Les agriculteurs polonais font face à une situation difficile, mais les agriculteurs ukrainiens font face à la situation la plus grave », a-t-il indiqué. Des pourparlers sont en cours entre les deux pays ce lundi, en Pologne.

« Nous envisageons un deuxième paquet (d'aides), c'est en discussion », a de son côté assuré Miriam Garcia Ferrer, affirmant que Bruxelles « prenait en considération l'impact (...) sur les pays en première ligne ».

Les annonces de la Pologne et de la Hongrie de ce week-end ont en tout cas contribué à faire rebondir les cours sur Euronext, en céréales comme en oléagineux.

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