Interdire les néonicotinoïdes
Joël Labbé (Eelv) demande le vote à scrutin public au Sénat

Lors d'une conférence de presse donnée avec des représentants de la société civile, le sénateur du Morbihan a précisé qu'il demanderait que ce vote se déroule à scrutin public pour que les sénateurs votent « en leur âme et conscience ». En marge de la conférence, il a indiqué à l'Afp que cela pourrait contrer « la tendance (qui) n'est pas très favorable », alors que « des parlementaires de tous bords politiques avaient cosigné cette résolution en juin 2014 ».

Pour certains sénateurs, « cette résolution veut déranger le gouvernement, parce qu'elle va trop vite, trop loin » a-t-il regretté lors de la conférence. Mais « si cela bouscule un peu la stratégie du gouvernement », les parlementaires seraient « dans leur rôle » en adoptant ce texte et en « sollicitant (le gouvernement) pour faire bouger les choses ». « Le gouvernement doit se remettre à faire de la politique » a-t-il estimé, et « les politiques doivent reprendre la main » sur « les puissances économiques » et les grandes entreprises d'insecticides qui auraient intérêt à ce qu'il n'y ait pas davantage de restrictions sur ces produits.

Le sénateur a adressé une lettre ouverte aux sénateurs, les appelant à adopter la résolution et les informant de sa demande d'un vote par scrutin public. « Notre gouvernement a été exemplaire lorsqu'il a poussé la Commission européenne à restreindre l'utilisation de trois substances actives de la famille des néonicotinoïdes » concède-t-il dans cette lettre. Il estime qu'à présent la France doit « agir auprès de l'Union européenne pour obtenir un moratoire européen sur l'ensemble des pesticides néonicotinoïdes ».

Même si le texte n'était pas adopté la semaine prochaine au Sénat, « sur ce type de sujet, je ne lâcherai pas » a-t-il martelé, avouant tout de même à l'Afp qu'il serait « extrêmement déçu » par le gouvernement en cas de vote négatif, car « si cela ne passait pas, cela voudrait dire que (celui-ci) aura tout verrouillé ».

En juin dernier, Joël Labbé et le député PS Germinal Peiro avaient déposé une proposition de résolution afin que le gouvernement français agisse au niveau européen pour interdire les insecticides néonicotinoïdes, que les apiculteurs accusent d'être à l'origine de la disparition de colonies d'abeilles.

Inscription à notre newsletter
a lire également

Soyez le premier à réagir