Si le pétrole a été la cause de le perte impressionnante enregistrée par le colza ce lundi, c’est la parité qui est la cause du recul des céréales, explique Gautier Le Molgat, directeur général adjoint d'Agritel. Le fort rebond de l’euro par rapport au dollar a fait monter la parité, qui revient sur des niveaux qui n’avaient plus été atteints depuis juin dernier, au-dessus des 1,13. « Ça a surenchéri le prix des marchandises françaises à l’export et pour s’ajuster, nos prix ont du baisser mécaniquement ».
Le rebond de l’euro par rapport au dollar vient de la décision de la Banque Centrale Américaine (Fed) de baisser son principal taux d’intérêt directeur de 0,5 %. « Mais ça a eu comme incidence de rendre les placements aux États-Unis moins intéressants, et a fait remonter de manière mécanique la parité de l’euro ». La révision du taux a été faite le 3 mars dernier, sans même attendre la réunion ordinaire du comité monétaire, qui était prévue quatorze jours plus tard. Une première depuis la crise de 2008.
Une baisse du taux d’intérêt directeur pour stimuler l’économie
Après le ralentissement conséquent de l’activité en Chine et des signes de baisse de la consommation constatés en Europe, les Américains ont eu très peur de l’impact du coronavirus sur la croissance et ont décidé d’avoir recours à un moyen très « simple » pour minimiser le risque de récession et de déflation en stimulant leur économie. « Comment faire pour motiver les gens à investir ? Faire en sorte que l’argent ne soit pas cher », affirme l’expert. « Alors pour essayer de limiter l’impact de la baisse de la demande liée au coronavirus et préserver l’économie américaine, la Banque Centrale Américaine a décidé de baisser son taux directeur ».
