Jérôme est polyculteur-éleveur installé en Charente-Maritime et vient de dévoiler son outil fait-maison lors d'une porte ouverte. En mars 2021, l'agriculteur s'est lancé dans la construction de son semoir. Véritable technicien dans l’âme, il a planché pendant six mois pour mettre sur pied l'engin et faire les premiers tests au champ.
Le producteur possède 500 chèvres laitières et 200 ha de cultures, de quoi être autonome à 95 % en termes d’alimentation animale. Le lait est ensuite transformé sur la ferme et commercialisé localement. Au départ, Jérôme comptait sur sa Cuma pour investir dans un semoir capable de gérer le semis direct. Mais l'idée n’a pas fait l’unanimité.
Être capable de semer ses couverts végétaux en direct
Du coup, l'homme a opté pour l’auto-construction et s'est aussitôt lancé dans le projet. Objectif : être capable de semer ses couverts végétaux en direct. Sans oublier que Jérôme s’intéresse aussi à l’agriculture de conservation des sols. Le travail du sol est déjà réduit sur son exploitation, il pourra désormais semer aussi ses parcelles de blé avec l'outil.
Après avoir visionné des photos et des vidéos de constructeurs, Jérôme s'est inspiré des produits de la marque ACS. D'abord, il a réalisé le châssis, un montage de quatre poutres espacées chacune de 70 cm. L'intervalle entre-rang est de 15,5 cm et une fois terminé, l'outil mesure 5 m de large. Question poids, l'agriculteur estime sa construction à 2 t, idéal pour limiter le tassement du sol.
45 ha de couverts végétaux et 60 ha de blé
Les dents en spire carrée bénéficient de socs étroits avec des plaquettes carbure, dont le rôle est de créer de la terre fine. Côté stabilité, six roues gèrent la profondeur de travail et la jauge indique le niveau pour gagner en précision lors des réglages. Six mois après le premier coup de disqueuse, l'outil est opérationnel. En août dernier, 45 ha de couverts végétaux ont d'ailleurs été semés avec l'équipement.
Les premiers essais ont permis d'identifier quelques points d'amélioration, notamment au niveau des tubes de descente. Celle-ci est un peu trop basse, et donc peu adaptée aux sols pierreux. Les tuyaux s'arrachent ! Le travail effectué, ce sont pas moins de 60 ha de blé qui attendent l'outil. À noter que le semoir ne bénéficie pas de système de rappui des semences, l'agriculteur passe avec un rouleau dans un second temps. C'est pour économiser un passage et du temps que le constructeur a donc ajouté un système derrière l’outil.
Niveau investissement, Jérôme estime le montant dépensé autour de 8 500 euros pour construire son engin. Sans compter la tête de distribution, les tuyaux et la trémie frontale. C'est environ deux fois moins cher que l'équivalent en neuf.
Retrouvez l'interview de l'agriculteur publiée sur la chaîne YouTube Agripartner >>