La récolte du colza s’effectue idéalement lorsque les graines affichent un taux d’humidité d’environ 9 %. À cela s’ajoute, la nécessité d’avoir des siliques à enveloppes matures, de couleur brun clair, contenant environ 10 % d’humidité. Attention : la présence de siliques dont les enveloppes ne sont pas totalement sèches peut entraîner d’importantes pertes de rendement. Non battues, ces graines restent dans les pailles hachées par le broyeur, échappant ainsi à la récolte. Des précieux quintaux peuvent ainsi être perdus (tableau ci-dessous).
Exemple de pertes en fonction du nombre de siliques non battues/plante | ||
Nombre de siliques vertes par plante non battue | Perte en % | Perte en q/ha |
5 | 3,3 | 1,4 |
10 | 6,4 | 2,6 |
15 | 9,6 | 4,2 |
20 | 12,8 | 5,7 |
Parcelle composée de plantes avec 170 siliques/plante en moyenne ; rendement de l'ordre de 45 q/ha.
Les tiges, quant à elles, doivent être bien sèches, avec un taux d’humidité inférieur à 20 %. Si les machines modernes peuvent intervenir même avec des teneurs en eau très élevées (jusqu’à 60 %), l’efficacité du battage et du triage s’en trouve réduite. À l’inverse, une végétation trop sèche (moins de 8 %) peut provoquer des pertes à l’avant de la machine. Mieux vaut alors récolter tôt le matin avec une moissonneuse équipée d’une extension de coupe pour le colza.
Optimiser la coupe et les réglages pour limiter les pertes
Une coupe haute facilite le battage en permettant une meilleure séparation des pailles sèches. Visez au moins 50 % de la hauteur du colza comme repère. Plus la coupe est haute, plus les tiges récoltées sont sèches et les pertes réduites. Idéalement, coupez le plus haut possible tout en conservant les ramifications. Outre la hauteur de coupe, un réglage précis de la moissonneuse est indispensable pour limiter les pertes, notamment la vitesse du batteur et la ventilation. De plus, ces réglages doivent être adaptés en fonction de l’heure de la journée, car les conditions évoluent entre le matin et l’après-midi.