
Le réseau des fermes types construit en 2010 par Arvalis-Institut du végétal et l’Agpm a pour objectif d’étudier le contexte économique des principaux bassins de production de maïs grain en France : Aquitaine, Centre, Alsace, Rhône-Alpes, Poitou-Charentes et Midi-Pyrénées.
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A croire les chiffres de ces fermes fictives, 2013 prend l’allure d’une année noire pour la trésorerie des producteurs de maïs grain. Les rendements sont en baisse, notamment dans le Sud-Ouest, tout comme le cours du maïs. La récolte de cet automne subira de plein fouet l’effet de ciseau des prix avec des charges d’intrants, de séchage et de mécanisation qui ne cessent de croître.
Chiffre d’affaires en baisse de 1.000 €/ha
L’observatoire Agpm/Arvalis fait une hypothèse (basse) de prix du maïs grain à 150 €/t en moyenne sur 2013. Avec un prix de vente de 150 €/t et les rendements faibles en 2013, le chiffre d’affaires chuterait de 35 % entre 2012 et 2013, soit une variation de CA de - 750 à - 1.200 €/ha selon les fermes types et les régions.
+ 25 % de charges opérationnelles depuis 2010
Les charges opérationnelles ont augmenté de 5 % depuis l’an dernier, et de + 25 % depuis 2010 du fait de l’augmentation conjoncturelle du coût des engrais et notamment de l’azote qui a pris presque 40 % depuis 2010. L’énergie et le post séchage pèsent également lourd sur le budget, d’autant que les maïs 2013 ont souvent été récoltés à des taux d’humidité plus élevés qu’à l’accoutumée. « Faire passer les grains de maïs de 32 % d’humidité à 15 % coûte entre 28 à 30 €/t, soit un coût qui dépasse facilement les 300 €/ha récolté », fait remarquer Gilles Espagnol d’Arvalis-Institut du végétal. Dans les régions d’élevage, la conservation en maïs grain humide a donc de beaux jours devant elle.
Pertes nettes de - 15 à - 25 €/t
Arvalis et l’Agpm ont défini le coût de production complet du maïs au niveau des exploitations types dans huit régions. Ce coût de production complet rémunère l’ensemble des facteurs de production mobilisés : foncier, charges fixes, main d’œuvre, mécanisation, intrants et séchage. Au final, il est estimé entre 175 et 195 €/t en 2013, soit plus élevé que le prix de vente du grain estimé à 150 €/t.
Pérennité mise à mal
Comme le montre le graphique des marges nettes, la pérennité des systèmes est mise à mal en 2013. « Les droits à paiement unique (Dpu) de l’Europe constituent un filet de sécurité face à la conjoncture des marchés et à la baisse des rendements », rappelle Christophe Terrain, président de l’Agpm.
A un an de la mise en œuvre de la Pac, le scénario 2013 laisse présager des pertes beaucoup plus importantes. La convergence des aides affectera en particulier ces céréaliers dotés de Dpu élevés. Une baisse des aides indirectes de 150 €/ha accentuera d’autant les pertes de revenus (15.000 € pour 100 ha). En 2014, le manque de trésorerie pourrait bien peser sur la prochaine campagne.

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