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Un trio de ravageurs à surveiller sur légumineuses de printemps dès la levée

Zoom sur trois ravageurs à surveiller sur légumineuses de printemps. (©Terre-net Média)
Zoom sur trois ravageurs à surveiller sur légumineuses de printemps. (©Terre-net Média)

Le sitone, le ravageur toujours ponctuel 

Les sitones sont des charançons de grande taille, de couleur brun-rouge. Cet insecte est actif à partir de 12°C. Les individus adultes sont parfois visibles en végétation. Leur présence est principalement décelée par leur activité d’alimentation sur les feuilles, créant des encoches sur le pourtour des feuilles. Celles-ci présentent alors un aspect dentelé.

Cette activité d’alimentation est non nuisible sur le potentiel de la culture. Cependant, les sitones pondent par la suite au pied des plantes. Ce sont les larves qui induisent une réelle nuisibilité. Celles-ci s’attaquent aux nodosités des racines, compromettant l’alimentation en azote des légumineuses et freinant ainsi leur potentiel. Les larves étant non atteignables, la gestion des adultes est donc nécessaire.

Sitones
(©A. Penant/Terres Inovia)
 

Observations :

Surveiller les plantes de la levée au stade 6 feuilles. Intervenir selon le nombre d’encoches sur les feuilles. Plusieurs seuils existent selon les cultures :
- Pois : seuil de 5 à 10 encoches sur les feuilles les plus jeunes du pois.
- Féverole, lentille et Lupin : la présence de nombreuses encoches sur l’ensemble des étages foliaires peut justifier une intervention.

Si les seuils sont atteints, un traitement à base d’un pyréthrinoïde homologué est recommandé.

Ne plus intervenir au-delà de 6 feuilles : si les adultes sont observables tout au long de la campagne, la nuisibilité des larves devient négligeable au-delà de ce stade.

Le thrips, le ravageur discret 

Le thrips arrive généralement au même moment que le sitone, dès que la température atteint les 7-8°C. Le thrips est un insecte minuscule noir et blanc, difficilement observable directement sur les plantes. Les thrips peuvent impacter les cultures à cause de leur salive toxique, provoquant des réactions physiologiques des plantes tels que du nanisme, la crispation des feuilles et la création de ramifications exubérantes. À noter que la nuisibilité des thrips est accentuée si la plante est jeune et peu poussante.

Thrips sur pois et lupin
Thrips sur pois et lupin (©A. Penant/Terres Inovia)
 

Les pois, les lupins et les lentilles sont principalement concernées par la surveillance de l’insecte, la nuisibilité étant faible sur les féveroles.

Méthode du sac transparent pour l’observation : les thrips étant très petits, il est recommandé de les dénombrer en prélevant des plantes et les mettant dans un sac transparent laissé au soleil.
Au bout d’une dizaine de minutes, les thrips vont s’agglutiner sur la paroi du sac, permettant de relever leur nombre par rapport au nombre de plantes dans le sac.

  • Pois : la surveillance se fait de la levée au stade 6 feuilles. Une intervention est recommandée si l’on dénombre 1 thrips par plante en moyenne.
  • Lupin : Surveillance de la levée à 6 feuilles. Intervention recommandée si forte présence.
  • Lentille : Surveillance de la levée à 4 feuilles. Intervention recommandée si forte présence.

La gestion s’opère par l’application d’un pyréthrinoïde homologué.

Le puceron, le ravageur parfois en avance

Le pois, la lentille et la féverole sont généralement colonisés par des pucerons verts du pois (Acyrthosiphon pisum). Celui-ci présente une couleur verte à rose et se cache souvent sous les feuilles et dans les nouvelles feuilles émergentes.

Pucerons sur légumineuses
(©Terres Inovia)

La féverole est préférentiellement colonisée par le puceron noir de la fève (Aphis fabae), qui à l’inverse du puceron vert, qui peut également être présent, s’agglutine en manchons de plusieurs centimètres de long bien visibles.

Le lupin est rarement impacté par les pucerons.

Les pucerons arrivent habituellement vers la floraison. Cependant, certaines années, les populations peuvent arriver plus tôt en végétation comme en 2020. Les pucerons, en plus de ponctionner la sève, amènent toute une cohorte de virus. Ces virus sont d’autant plus nuisibles qu’ils infectent les plantes à de jeunes stades.

Le test de la feuille blanche pour observer le puceron vert : Le puceron vert est souvent caché et peu visible par sa couleur verte. Pour mieux l’observer, il suffit de prélever des plantes et de les secouer au-dessus d’une feuille blanche. Les pucerons verts du pois ont une faible adhérence à la plante et tombent facilement.

Les seuils d’intervention varient selon la culture, le stade et le type de puceron. Les produits à appliquer varient selon le stade et la culture :

StadesPoisFéveroleLentille
Levée - 6 feuilles (1)≥ 10% plantes avec pucerons

Préférentiellement Pyréthrinoïde autorisé ou Karaté K
≥ 10% plantes avec pucerons

Préférentiellement Pyréthrinoïde autorisé ou Karaté K
≥ 10% plantes avec pucerons

Préférentiellement Pyréthrinoïde autorisé
6 feuilles - avant début floraison (2)≥ 10-20 pucerons/plante

Karaté K, Mavrik Jet, Teppeki
≥ 10-20% plantes avec pucerons

Karaté K, Mavrik Jet, Teppeki

≥ 10% plantes avec pucerons

Teppeki

Floraison (3)≥ 20-30 pucerons/plante

Mavrik Jet, Teppeki
≥ 20% plantes avec manchons (4)

Mavrik Jet, Teppeki
≥ 2-3 pucerons/plante

Teppeki

Tenir compte du pourcentage de plantes avec pucerons aux stades précoces, avec un seuil d’intervention à 10 %.

Pois chiche

À noter que le pois chiche n’est pas affecté par ces insectes de début de cycle. Seront par la suite à surveiller mouches mineuses et héliothis.

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