Sur les secteurs de production des protéagineux de printemps du grand Ouest, la période de début janvier à fin mars enregistre des cumuls de précipitations de 20 à 40 % supérieurs aux normales de saison. Cette importante pluviométrie s’explique tant par la fréquence des épisodes de pluie que par les quantités d’eau tombées. Ce qui a limité les interventions culturales pour la préparation du sol et les semis.
Jusqu’à quelle date les protéagineux peuvent être semés sur le grand Ouest ?
Lorsque les conditions climatiques ne sont pas réunies, il est fortement conseillé de reporter le semis, afin d’implanter la culture lorsque la parcelle est ressuyée et suffisamment réchauffée. La température du sol, à la profondeur de semis, doit être supérieure à 7°C pour favoriser la germination. Le pois chiche, la lentille sont particulièrement sensibles aux mauvaises conditions de levée.
Quels risques sont pris lors des semis tardifs ?
Le risque principal est un risque de stress hydrique et thermique lors de la floraison et de la maturité des cultures. L’ensemble des situations semées sur des sols peu profonds peuvent être particulièrement sensibles aux stress hydriques.
Le pois de printemps, la féverole de printemps et la lentille sont très sensibles aux excès de température. Les seuils d’avortement de fleurs du pois de printemps et de la féverole de printemps sont identifiés autour de 25°C. La lentille supporte des températures élevées jusqu’à 28°C. Enfin, le pois chiche est le plus résistant, supportant des pics de températures supérieurs à 36°C. Ces conditions peuvent limiter la mise en place des étages florifères, le développement des gousses et faire chuter le potentiel de rendement.

La lentille et le pois chiche sont deux cultures très indéterminées. Les semis tardifs vont décaler l’ensemble de leur cycle. La période de maturité peut être prolongée dans un contexte de retour des pluies en fin d’été. Ces pluies compliquent aussi les récoltes par le risque de verse, d’égrainage ou de verdissement des adventices. Enfin, les pluies tardives peuvent également dégrader la qualité des graines avec un risque de reprise d’humidité, de germination ou encore d’égrainage.
Auteur : Agathe Penant, référente protéagineux zone Centre & Ouest, Terres Inovia.