Dans les Hauts-de-France, première région productrice de pommes de terre, « environ 150 000 tonnes de pommes de terre risquent d'être jetées et de pourrir dans les champs si le gouvernement ne donne pas rapidement les moyens de les mettre en sacs et de les acheminer vers les associations caritatives pour les distribuer à ceux qui en ont le plus besoin », a affirmé le numéro un communiste, lors d'une visite à une antenne du Secours populaire français.
Derrière lui, une quinzaine de sacs de 25 kg chacun. « Un agriculteur de la région a pris sur lui de mettre sa production sous sacs et de les apporter ici. Mais tous les agriculteurs ne peuvent pas se permettre une telle dépense », pour l'achat des sacs et des palettes d'acheminement de la marchandise, a expliqué Fabien Roussel.
Bertrand Achte, secrétaire général de l'Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT), avait chiffré le 17 mai auprès de l'AFP à « 200 millions d'euros » les pertes pour la filière. « Si on ne veut pas voir pourrir les pommes de terre », l'État doit mettre 35 millions d'euros sur la table pour payer notamment le transport des invendus vers la filière animale et la méthanisation », avait également affirmé Bertrand Achte.
Le député du Nord a également demandé « le renouvellement des stocks d'aide alimentaire de l'Union européenne » , qui s'écoule plus rapidement que les années précédentes, après avoir pu « mesurer l'augmentation de la pauvreté » dans la région, conséquence de la crise du coronavirus. À Nogent, « de 20 à 30 % de familles supplémentaires viennent désormais s'approvisionner sur place« , selon les bénévoles de l'association.