Issu du rapprochement en 2003 des familles Hoflack, active dans la surgélation de légumes, et Vervaeke, le plus gros négociant belge de pommes de terre, Ecofrost produit une quarantaine d’aliments tels que des frites, des spécialités à base de pommes de terre ou encore des produits déshydratés, exportés dans 130 pays. En 2024, son usine de Péruwelz, en Belgique, a travaillé 500 000 t de pommes de terre, « approvisionnées en totalité par Vervaeke », souligne Stiphen Vervaeke, jeune directeur général de 25 ans de l’entreprise familiale du même nom.
Pour 2026 et 2027, les besoins supplémentaires sont estimés à 250 000 t, soit 50 % de plus. Pour répondre à la demande, Ecofrost a construit un nouvel entrepôt frigorifique et ajouté deux lignes de production, pour 150 M€ d’investissement. Mais son expansion s’est aussi tournée vers la France, où là aussi la demande en produits transformés est forte.
Le 23 mai 2024, Ecofrost a inauguré le chantier de sa nouvelle usine, à Péronne (Somme). Sur l’ancien site industriel de Flodor, Ecofrost y investit 240 M€. 55 000 m2 de bâtiments sont en construction avec deux lignes de production, 150 000 m3 de stockage et 35 m de hauteur pour accueillir un transstockeur. « Les installations de stockage sont opérationnelles depuis fin janvier 2025 et disponibles pour l’usine belge. Les bâtiments de production et la station d’épuration devraient être prêts en décembre 2025, pour une mise en route de l’ensemble dès janvier 2026, puis une montée en capacité progressive, annonce Matthieu Lenglet, actionnaire et cofondateur d’Ecofrost France. Nous sommes bien une structure française, créée fin 2023, et non une filiale de la société belge, même si celle-ci est évidemment actionnaire. »
Le fait qu’à Péronne, une friche puisse être réindustrialisée sans emprise agricole supplémentaire a pesé dans le choix de l’emplacement. « L’usine aura un également un impact environnemental relativement faible, par sa position au cœur de la zone de production de pommes de terre du Santerre, qui nécessitera donc moins de transports. Elle se situe également au pied du futur canal Seine-Nord Europe et du port autonome de Péronne. 160 emplois directs sont à trouver, mais le bassin d’emplois regorge de gens compétents », assure-t-il.
Pour alimenter l’usine, 400 000 t de pommes de terre 100 % françaises seront nécessaires, soit de 8 000 à 10 000 ha. Six agents de plaines travaillent actuellement pour Vervaeke, dont trois se consacrent déjà à la France.
Producteur de pommes de terre d’industrie depuis 2008, à Blangy-Tronville (Somme), Matthieu Lenglet devient directeur général d’Ecofrost France. Il se chargera notamment de faire le lien entre les méthodes de production belges et françaises.
