[Contenu proposé par La Pomme de terre française] Les enjeux futurs et les stratégies à adopter pour l’amélioration génétique et l’innovation variétale ont été abordés lors d’une réunion du Comité Nord Plants de pomme de terre.
L’innovation variétale : enjeu majeur pour la filière. Tel a été le thème développé par Sylvie Marhadour, responsable scientifique d’Inov3PT, la structure de recherche de la FN3PT (Fédération nationale des producteurs de plants de pomme de terre) et Clément Mabire, responsable scientifique de la Sipre, structure de recherche du Comité Nord, lors de la tenue d’un exposé durant l’assemblée générale de l’organisation de producteurs (OP) Comité Nord le 23 janvier à Amiens. Ils ont fait un état des lieux passé, présent et à venir. Et ils se sont interrogés sur les réponses à apporter aux défis de demain.
Clément Mabire définit le sélectionneur comme créateur et améliorateur. « Notre objectif est de créer dans le but d’améliorer le panel variétal de notre espèce. » Il présente la sélection en pomme de terre comme « l’art du compromis » avec trente-cinq caractères à sélectionner (contre deux pour d’autres espèces). Il est revenu sur l’historique de la création variétale au Comité Nord, qui date de 1974, et plus généralement en France où 148 variétés multipliées en 2024 sur 6 700 ha proviennent des quatre entreprises françaises de sélection. Il précise que le sélectionneur doit être visionnaire et anticiper les besoins dans quinze à vingt-cinq ans.
Sylvie Marhadour est, quant à elle, revenue sur les NGT (nouvelles techniques génomiques) ; les HTPS (Hybrid True Potato Seed) ; la révolution du génotypage et la prédiction génomique ; les nouvelles façons de « phénotyper » ; et le défi de sélectionner pour des environnements changeants. Selon elle, les avancées technologiques bien maîtrisées et adaptées à la pomme de terre vont permettre de faire évoluer le processus de création variétale. « Toutefois, il ne s’agit pas de remplacer, mais d’aider. C’est une boîte à outils que chaque obtenteur peut s’approprier pour sa stratégie de sélection. Malgré tout, le variétal à lui seul ne peut pas répondre à tous les défis de l’agriculture moderne », ajoute-t-elle.
Jean-François Roussel, président du Comité Nord, a souligné en conclusion le dynamisme de l’OP et l’engagement dans l’innovation. « La station de création variétale du Comité Nord est aujourd’hui autonome financièrement. Nos aînés ont eu raison de cet engagement, c’est un gage d’indépendance dans une filière en mouvance », apprécie-t-il.
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